Le ministère de la Justice a remis jeudi au ministère des Affaires étrangères le rapport de la commission chargée du dossier des Libanais détenus et disparus en Syrie qu’elle avait soumis, en 2008, à Michel Sleiman, alors président de la République, et Saad Hariri, alors Premier ministre, ainsi qu’à Michel Moussa, qui présidait à l’époque la commission parlementaire des Droits de l’homme.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a souligné jeudi que, "suite à des concertations avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, ce dossier sera soulevé avec le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, afin qu’il soit inclus dans le cadre de la mission de l’institution indépendante chargée de la question des personnes disparues en Syrie.

Pour rappel, fin juin, l’assemblée générale de l’ONU avait décidé de créer cette institution ayant pour tâche, notamment, de "faire la lumière sur le sort de toutes les personnes portées disparues en Syrie depuis 2012, sur l’endroit où elles se trouvent et d’apporter un soutien aux victimes, aux survivants et aux familles des personnes disparues, en étroite coopération et en collaboration avec tous les acteurs concernés", d’après un communiqué de l’ONU. Quatre-vingt-trois États membres avaient voté en faveur de la formation de cette institution. Onze autres pays ont voté contre et 62 pays se sont abstenus de voter, au nombre desquels le Liban. Ce qui avait suscité une vague d’indignation, principalement parmi les anciens détenus en Syrie et les ONG qui militent pour faire la lumière sur le sort des disparus, ainsi que dans les milieux politiques.