Après la convocation jeudi par les services de renseignement de l’armée de quatre habitants de Kahalé, dans le cadre de l’enquête sur le grave incident qui s’est produit il y a neuf jours dans cette localité, le conseil municipal de Kahalé a protesté, soulignant que l’enquête ne devait pas "mettre l’agresseur et l’agressé sur un pied d’égalité".
"L’enquête ne devrait pas commencer par l’interrogatoire des habitants sans défense de Kahalé, qui se trouvaient sur place. Elle devrait plutôt se concentrer sur le groupe armé qui a ouvert le feu sur eux pour les intimider", lit-on dans un communiqué publié par le conseil municipal de la localité qui s’était réuni jeudi soir.
Pour rappel, un camion appartenant au Hezbollah et transportant des munitions avait versé sur le côté en prenant un virage de Kahalé. S’en est ensuivie une fusillade qui a éclaté entre les riverains et des éléments de la formation pro-iranienne. Fadi Bejjani, un habitant de la localité, a été tué, ainsi que le chauffeur du camion.
Fadi Bejjani "a tenté de les repousser, tombant en martyr sous les balles des civils armés, comme le montrent les preuves, par le son et l’image", a insisté le conseil municipal dans le communiqué. "L’enquête est nécessaire pour établir la justice, cependant elle ne doit pas mettre l’agresseur et l’agressé sur un pied d’égalité", lit-on encore dans le document.
Selon la chaîne MTV, les quatre habitants de Kahalé ont été convoqués ce vendredi devant les enquêteurs au poste des services de renseignement de Baabda. Ils auraient refusé de se présenter avant que le meurtrier de Fadi Bejjani ne soit livré aux autorités.
Gemayel
Le chef du Parti Kataëb, Samy Gemayel, a dénoncé vendredi la convocation des quatre habitants de Kahalé, affirmant qu’elle est "inacceptable". Sur son compte X, il a mis en garde contre le non-respect de l’égalité entre les citoyens libanais. "La justice ne doit pas devenir un faux témoin", a-t-il ajouté.
