Les combats ont repris de plus belle mardi dans l’après-midi dans le camp palestinien de Aïn el-Héloué, entre le Fateh, principale composante de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui relève de l’Autorité palestinienne de Cisjordanie, présidée par Mahmoud Abbas et des groupuscules palestiniens intégristes, proches de l’Iran.

Ils interviennent moins de vingt-quatre heures après l’accord de cessez-le-feu auquel les factions palestiniennes belligérantes étaient parvenues lundi à la faveur d’une réunion extraordinaire tenue sous l’égide du directeur de la Sûreté générale, le général Elias Baissari.

Durant cette réunion, il avait été également question de "mettre en œuvre les accords conclus entre la Sûreté générale et le Comité de travail conjoint palestinien en vue de remettre à la justice les assassins" d’Abou Achraf Armouchi, responsable du Fateh, et de ses quatre gardes du corps, tués dans une embuscade, en juillet dernier.

Le Fateh avait fixé un ultimatum pour que les meurtriers soient remis aux autorités compétentes, mais les factions palestiniennes concernées n’en ont pas tenu compte.

Les détonations des RPG, échangés durant les combats, résonnent dans tout Saïda, rapporte notre correspondante sur place, Victoria Werling. Des obus se sont même abattus dans certains quartiers de la ville, devenus déserts, à cause notamment des balles perdues qui pleuvent. Les forces de sécurité ont demandé aux automobilistes de ne pas emprunter l’autoroute Saïda-Tyr, en raison des chutes d’obus et de balles perdues.

D’aucuns espèrent cependant que la dynamique politique déclenchée avec l’arrivée d’émissaires palestiniens au Liban contribuera à instaurer un cessez-le-feu durable. Après le ministre palestinien du Travail, Azzam el-Ahmad, membre du comité central du Fateh, arrivé lundi soir à Beyrouth, c’est le vice-président du Hamas, Moussa Abou Marzouk, qui a entamé mardi une visite de quelques jours à Beyrouth.

Les deux doivent avoir une série de rencontres avec les responsables libanais pour essayer de contenir la situation à Aïn el-Héloué.