Najat Aoun Saliba, députée du Chouf issue de la contestation populaire, a annoncé lundi qu’elle mettra fin à son sit-in au Parlement, 243 jours après l’avoir entamé, le 19 janvier, avec son collègue Melhem Khalaf, jusqu’à ce qu’un nouveau président de la République soit élu. "Je continuerai à soutenir mon collègue, qui poursuivra son sit-in jusqu’à la tenue d’une séance parlementaire ouverte sur base de tours successifs jusqu’à l’élection d’un président", a-t-elle affirmé dans un communiqué, soulignant qu’elle coordonnera avec lui à cet effet.

Mme Saliba a précisé qu’en entamant le sit-in, M. Khalaf et elle avaient refusé d’être "impliqués dans cette grave violation constitutionnelle", mais au terme de 243 jours, "nous avons découvert qu’il s’agissait d’un cercle vicieux". Justifiant son assertion, elle a dénoncé l’abstention du président du Parlement, Nabih Berry, d’"accomplir son devoir et d’inviter les députés à des sessions successives pour l’élection d’un président". D’après elle, M. Berry et les partis qui le soutiennent "sont incapables de garantir les résultats du scrutin, raison pour laquelle ils s’y opposent".

Pour Mme Saliba, les députés sont "en grande partie responsables de la situation, puisqu’ils n’assument pas leurs responsabilités en la matière et manifestent un manque de volonté à cet égard". Soulignant que le Liban "est devenu vulnérable aux interventions régionales et internationales", Mme Saliba a appelé les parlementaires à "élire un chef de l’État dans les plus brefs délais".

Affirmant qu’il est devenu "nécessaire" pour elle de "défendre les intérêts de la nation, y compris ceux qui entrent dans mon domaine d’expertise, à savoir les questions environnementales, à l’extérieur du Parlement", Mme Saliba a annoncé "avoir élaboré un plan environnemental, en collaboration avec des spécialistes de l’environnement, des organisations internationales et des organisme locaux" qu’elle prévoit de "mettre en œuvre sur l’ensemble du territoire libanais".

On rappelle que le Liban est sans président depuis la fin du mandat de l’ancien chef de l’État, Michel Aoun, parti le 31 octobre dernier. Devant l’échec des députés – profondément divisés entre le camp pro-iranien (le Hezbollah et ses alliés) et ceux qui s’y opposent – à procéder au scrutin, Mme Saliba et M. Khalaf avaient décidé de rester dans l’hémicycle en guise de protestation.