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Les États-Unis, qui ont commencé à distribuer une assistance financière aux soldats et officiers de l’armée libanaise en juin 2023, dans le cadre d’un programme de soutien, effectueront le dernier versement en novembre, selon un responsable à l’ambassade américaine à Beyrouth. Washington poursuivra toutefois son soutien à l’institution militaire, qui s’élève à 3 milliards de dollars depuis 2006, dont 180 millions l’an dernier. Les États-Unis " ne permettront pas que l’on tente d’ébranler la relation " entre l’armée libanaise et Washington, a insisté le responsable.

Le programme de soutien à l’armée, d’une durée de six mois et d’un montant de 55,5 millions de dollars, et qui fournit 100 dollars américains par mois à 70 000 militaires éligibles, prend fin en novembre. L’ambassade américaine est " très satisfaite de ce qu’elle a accompli pour l’armée, mais pas de ce que les responsables libanais ont accompli ", a souligné le responsable, lors d’un point de presse à l’ambassade à Aoukar.

" Nous avons couvert six mois et avons dit aux responsables d’utiliser ce temps à bon escient, afin que le Liban puisse, à son tour, payer ses soldats ", a expliqué la source. " Mais ils n’ont rien fait, ils n’ont ni élu un président au cours d’un scrutin électoral ouvert, ni formé un gouvernement, ni mis en œuvre les réformes demandées par le Fonds monétaire international ", a ajouté la source.

Néanmoins, l’ambassade est en discussion avec d’autres donateurs potentiels à cet égard, a ajouté le responsable.

Le programme de soutien a également fourni 16,5 millions de dollars au personnel éligible des Forces de sécurité intérieure, totalisant ainsi 72 millions de dollars. Cette somme a été obtenue lorsque le Congrès a accepté de réaffecter une partie importante de l’aide américaine à la sécurité au Liban, de l’équipement à l’assistance aux militaires.

Aucune menace

Dans ce cadre, le responsable a démenti les allégations selon lesquelles la secrétaire d’État adjointe américaine, Barbara Leaf, aurait menacé de mettre fin au soutien américain à l’armée libanaise si un président n’était pas élu prochainement. La source faisait référence à des informations de presse affirmant que Mme Leaf avait exprimé ces menaces lors d’une réunion du Groupe des Cinq (France, États-Unis, Arabie Saoudite, Qatar, Égypte) à New York.

" Elle faisait spécifiquement référence au programme de soutien aux militaires, et ce qui lui a été attribué est inexact ", a déclaré le responsable, ajoutant que ces informations " sont une tentative délibérée d’ébranler la relation entre les États-Unis et l’armée libanaise, et nous ne le permettrons pas ".

L’armée " bénéficie du taux d’approbation le plus élevé au Liban et agit de manière intercommunautaire et apolitique ", a souligné le responsable à l’ambassade.

La source a souligné que l’armée recevra bientôt trois navires dotés d’un programme de formation, preuve du soutien continu des États-Unis. " Ceux-ci seront très utiles pour accompagner la prospection pétrolière ", selon la source.

Enquête auprès des bénéficiaires

Une autre accusation réfutée par la source américaine concerne les enquêtes menées auprès des bénéficiaires du programme de soutien. " Certains médias accusent l’ambassade d’humilier les militaires bénéficiant de l’aide financière, cela est une déformation délibérée de la vérité ", selon la source à l’ambassade. En fait, le Programme des Nations Unies pour le développement, qui est partenaire de l’ambassade américaine dans la mise en œuvre de ce projet, " a interrogé les bénéficiaires pour voir si le programme les avait aidés ou non. C’est une sorte de service clientèle ".

En fait, l’ambassade a appris, grâce à cette enquête, que le programme était très bénéfique pour les soldats et les officiers, aux niveaux médical, éducatif, des transports et autres.

Démarcation de la frontière terrestre

Concernant la démarcation de la frontière terrestre entre le Liban et Israël, le responsable a déclaré qu’Amos Hochstein, qui était le médiateur dans la démarcation maritime, " est en train de vérifier si les deux parties sont sérieuses ", ce qui inciterait les États-Unis à intervenir à nouveau comme médiateur.

Le responsable a souligné qu’après son succès au niveau de la démarcation maritime, M. Hochstein a été promu et est devenu " conseiller principal " du président américain Joe Biden, qu’il conseille continuellement.

Concernant les informations parues de presse selon lesquelles des responsables du 8 mars, à savoir le Hezbollah et le président du Parlement Nabih Berry, seraient prêts à faciliter la démarcation de la frontière terrestre en échange de l’élection de leur candidat, l’ancien ministre Sleiman Frangié, le responsable a déclaré que l’ambassade entendait parler de marchés et de "package deal".

La source a noté dans ce cadre que " ce sont les États-Unis qui rendent service " en proposant leur médiation, " et ce n’est pas à eux que l’on fait une faveur", soulignant le fait qu’un marché trop global risque d’échouer.

Réfugiés syriens

Concernant la question des déplacés syriens au Liban, le responsable a souligné que la population libanaise " accomplit un travail extraordinaire en les accueillant, ce qui n’est pas pris à la légère par la communauté internationale ", ajoutant " nous comprenons la frustration populaire ".

Les États-Unis " ont fait beaucoup pour aider l’armée libanaise à renforcer ses positions sur la frontière poreuse afin d’empêcher l’accès aux passeurs et aux criminels ", a noté le responsable.

Sécurité

Sur le plan sécuritaire, le responsable a déclaré que l’ambassade était très reconnaissante envers les partenaires sécuritaires libanais qui ont arrêté la personne qui a ouvert le feu la semaine dernière sur la chancellerie américaine à Aoukar. Mais " l’enquête est toujours en cours et il est trop tôt pour tirer des conclusions ", a souligné la source, ajoutant: "Il ne faut jamais tenir la sécurité pour acquise ! "

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