Un nouveau coup dur pour la liberté d’expression au Liban. Samedi, des manifestants prenant part à un rassemblement pour dénoncer la répression des libertés ont été violemment attaqués par des motards homophobes venus "imposer les valeurs morales", d’après les appels lancés pour contrecarrer ce rassemblement.

Trois manifestants qui essayaient de se frayer un chemin vers la place Riad el-Solh où le rassemblement devait avoir lieu ont été blessés, sous le regard des forces de l’ordre, fortement déployés sur les lieux, mais qui sont timidement intervenus. Des gens qui filmaient les scènes de violence ne se sont pas privés non plus de commentaires dégradants à l’égard des protestataires.

Les motards, qui seraient venus de Tarik Jdidé et Khandaq el-Ghamik, selon les vidéos relayées sur les réseaux sociaux, ont menacé les manifestants de poursuivre leurs attaques au cas où ces derniers insisteraient à se diriger vers le ministère de l’Intérieur, comme c’était prévu dans le programme. Les dizaines d’individus rassemblés étaient venus appeler les différents services de l’État, notamment les parquets, à respecter les dispositions de la Déclaration universelle des droits de l’homme ainsi que les conventions internationales, la Constitution libanaise et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par le Liban.

Encerclés sur la place Riad el-Solh, les protestataires ont finalement été évacués dans des camions des forces spéciales de l’armée.

L’attaque contre les manifestants a été dénoncée par le Parti socialiste progressiste qui a appelé les forces de l’ordre à "arrêter les coupables et les livrer à la justice", comme à "préserver les libertés".