L’unité de gestion des risques de catastrophe du Gouvernement libanais a dévoilé mardi un plan national d’urgence, au cas d’une éventuelle attaque israélienne contre le pays. Ce plan vise à protéger la population des répercussions d’une telle attaque, à pourvoir à ses besoins et à la secourir en cas de déplacement forcé et généralisé. Il a été développé en réponse à la guerre qui oppose le Hamas à l’État hébreu depuis le 7 octobre et aux inquiétudes quant à une possible extension de la guerre au Liban.

Le plan a été développé en prenant en considération les pressions que pourrait subir le secteur de la santé, ainsi qu’un éventuel blocus naval et aérien. La composition de la société libanaise a également été prise en compte. Aussi, pour ce qui est des réfugiés, le Liban devrait-il collaborer avec les organisations des Nations unies, à savoir l’Unrwa pour les Palestiniens, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) pour les Syriens et l’Organisation internationale pour les migrations pour ce qui concerne la main d’œuvre étrangère.

Dans le cadre de ce plan, les ministères, institutions et autorités concernés seront mobilisés. Les services publics et le personnel médical seront de même en état alerte, en cas de guerre, pour mener des opérations de sauvetage. Des instructions ont été en outre données aux municipalités pour contribuer aux opérations de sauvetage.

Concernant le financement, deux principales sources ont été identifiées: le Trésor et les organisations internationales qui donnent actuellement la priorité à certains programmes au détriment d’autres, moins urgents.

Le secteur de la santé 

Il s’agit, selon le plan, d’évaluer la situation du secteur de la santé au Liban, d’identifier les stocks et les besoins médicaux et sanitaires, d’équiper les hôpitaux, notamment dans les villages, de renforcer les installations pour la transfusion sanguine et pour les soins intensifs, de faciliter, en cas de guerre, la distribution de matériel de santé et de médicaments aux populations touchées, notamment aux personnes souffrant de maladies chroniques. Le programme de soutien psychologique sera également renforcé, en cas de besoin.

Les abris et les centres d’hébergement 

L’unité de gestion des risques de catastrophe a exploré les centres pouvant servir de lieux d’hébergement temporaire. Elle a par ailleurs élaboré un plan général permettant de rediriger les déplacés vers des endroits sûrs et de faire en sorte que les autorités locales soient présentes sur le terrain pour les orienter.

La sécurité alimentaire 

Dans le cadre du plan, le stock de denrées alimentaires sera déterminé auprès des principaux importateurs, et des bases de données en la matière seront développées. De même, les ressources matérielles nécessaires pour assurer des denrées alimentaires suffisantes pour une durée de trois mois seront évaluées, ainsi que les stocks de blé.

L’eau et la salubrité 

Il est crucial, selon le plan, de fournir une quantité suffisante d’eau aux centres d’hébergement et de prévoir des mécanismes de distribution avec les Offices de l’eau au Liban. Il est aussi essentiel de mettre en place, en coopération avec Électricité du Liban, un plan d’approvisionnement en courant électrique, d’identifier les ressources électriques alternatives (générateurs privés, énergie solaire, etc.). Enfin, il faut veiller à l’application des normes hygiéniques requises pour prévenir la propagation des maladies et des épidémies.