Alors que les Libanais craignent que la guerre en cours à Gaza ne s’étende à leur pays, une réunion s’est tenue mardi au Parlement, rassemblant près de 90 députés et 15 ministres. L’objectif était de débattre du plan d’urgence du gouvernement, visant à faire face aux conséquences d’une éventuelle attaque israélienne.

Cette réunion, qui a duré plus de quatre heures et à laquelle le président du Parlement, Nabih Berry, a convoqué les commissions parlementaires mixtes afin de discuter des aspects "techniques" du plan, a rapidement pris une tournure politique.

En effet, les nombreux députés de l’opposition qui se sont exprimés ont insisté sur la nécessité pour le gouvernement d’œuvrer afin "d’empêcher" l’implication du Liban dans la guerre, au lieu de songer aux répercussions de ce conflit.

Par la suite, chaque ministre a expliqué les préparatifs entrepris par son département et a répondu aux questions des députés.

À l’issue de la réunion tenue sous son égide, le vice-président du Parlement, Élias Bou Saab, a souligné que les députés présents ont tous assuré ne pas vouloir que la guerre éclate.

Dans un point de presse tenu avec le ministre sortant de l’Environnement, Nasser Yassine, M. Bou Saab a précisé que certains élus ont posé des questions sur le rôle joué par le gouvernement et le Premier ministre sortant pour tenir le Liban à l’écart de la guerre en cours, et faire respecter la résolution 1701 de l’ONU.

Selon lui, les participants ont affirmé que "si la guerre est imposée au Liban, le pays réagira de manière unifiée".

M. Bou Saab a par ailleurs remercié le gouvernement d’avoir élaboré le plan et de l’avoir discuté avec les députés, ajoutant que les commissions et les ministères concernés continueront à débattre du plan.

Déplacés syriens

Il a précisé que le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar, a proposé qu’en cas d’exode des déplacés syriens du sud du Liban, ils soient installés dans des camps situés en dehors du territoire libanais, dans une zone située entre les frontières libanaises et syriennes. Cette proposition a été présentée au Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, a déclaré M. Bou Saab, qui a indiqué que le Premier ministre sortant l’a également évoquée.

À son tour, M. Yassine a déclaré: "Ce plan présente des hypothèses en cas d’une éventuelle agression de la part d’Israël. Chaque ministre a indiqué comment son département opérera, en coordination avec les organisations internationales."

"La discussion a d’abord pris une tournure politique. Le Premier ministre, Najib Mikati, mène une action diplomatique visant à protéger le Liban des attaques israéliennes", a-t-il ajouté.

La réunion s’est tenue en présence des ministres sortants de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui; des Télécommunications, Johnny Corm; de l’Information, Ziad Makari; des Finances, Youssef Khalil; de la Santé, Firas Abiad; de l’Économie, Amin Salam; de l’Éducation, Abbas Halabi; de l’Énergie, Walid Fayad; de la Jeunesse et des Sports, George Kallas; des Affaires sociales, Hector Hajjar; de l’Industrie, George Bouchikian; de l’Environnement, Nasser Yassine; des Déplacés, Issam Charafeddine; de l’Agriculture, Abbas Haj Hassan; et des Travaux publics, Ali Hamié.

Le secrétaire général du Conseil supérieur de la défense, le général Mohammad al-Mustafa, et le directeur de l’unité de gestion des catastrophes au sein du Conseil des ministres, Zahi Shahine, y ont également pris part.