Le sommet arabe a souhaité jeudi le déploiement de Casques bleus dans les "territoires palestiniens occupés" par Israël, dans un appel qui risque de rester un vœu pieux vu l’extrême complexité du conflit israélo-palestinien vieux de plusieurs décennies.

Alarmés par la poursuite de la guerre entre le Hamas et Israël dans la bande de Gaza avec son cortège de morts et de destructions, les dirigeants arabes ont également entériné un appel à "une conférence internationale sous l’égide de l’ONU" pour régler le conflit "sur la base de la solution à deux États".

Réunis à Manama capitale du Bahreïn, ils ont demandé dans un communiqué final le déploiement de forces internationales de protection et de maintien de la paix de l’ONU dans les territoires palestiniens occupés" jusqu’à la mise en oeuvre de la solution de deux États, israélien et palestinien, pour régler le conflit.

Un tel déploiement nécessite un consensus international et l’acceptation d’Israël, ce qui risque, selon les spécialistes, d’être très difficile voire impossible.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou est un opposant historique à la création d’un État palestinien, que l’administration américaine et les États membres de l’Union européenne considèrent comme la seule solution à long terme du conflit.

Lors de la guerre israélo-arabe en 1967, Israël s’est emparé de la Cisjordanie, de la partie orientale de Jérusalem et de Gaza. Les gouvernements israéliens successifs ont encouragé l’installation de colonies juives dans ces territoires palestiniens occupés.

Au regard du droit international, les territoires palestiniens sont toujours considérés comme occupés et les colonies israéliennes jugées illégales. Israël s’était retiré unilatéralement de Gaza en 2005 mais y a envoyé ses troupes après l’attaque du Hamas contre le territoire israélien le 7 octobre, qui a déclenché la dernière guerre.

Dans leur communiqué, les dirigeants arabes ont réitéré leur condamnation de l’offensive d’envergure israélienne dans la bande de Gaza dévastée et assiégée, exigé un accès "sans restrictions" de la population palestinienne à l’aide humanitaire et appelé à un arrêt des hostilités.

Leur rencontre a coïncidé avec l’annonce par Israël de son intention d’"intensifier" ses opérations au sol à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, malgré les mises en gardes internationales contre une offensive d’ampleur dans cette ville surpeuplée.

Par Ali Choukeir avec AFP