Le chef des Kataëb, Samy Gemayel a vivement critiqué le Hezbollah, lui reprochant d’exposer le Liban à un danger existentiel.

Dans une interview à la LBCI, M. Gemayel a accusé la formation pro-iranienne de "ne pas tenir compte des souhaits et de la volonté d’une majorité de Libanais", lui reprochant d’avoir "lié le sort du Liban, de sa seule propre initiative, à celui de l’Irak, de la Palestine et de la Syrie, en prônant une unité des fronts". "Pourquoi devons-nous donner à Israël un prétexte pour lancer une guerre contre nous ?" s’est-il insurgé en insistant sur le fait que le Liban n’est pas en mesure de "militer pour la cause d’autres États".

La théorie selon laquelle le Hezbollah "respecte les règles d’engagement" dans ses affrontements avec Israël à la frontière sud, "montre qu’il existe un accord avec Israël à ce sujet," a relevé Samy Gemayel, tout en soulignant qu’elle ne tient pas la route " parce qu’un dérapage peut intervenir à n’importe quel moment". "Que ferons-nous si un accident se produit et qu’il y a une vingtaine de tués du côté israélien ?" s’est-il interrogé, avant d’ajouter:  "Si nous voulons protéger le Liban, nous devons en premier lieu consolider sa souveraineté".

Pour Samy Gemayel, seule l’armée devrait être déployée au Liban-sud. Dans ce contexte, il a vivement critiqué le chef du CPL, Gebran Bassil, qui mène campagne contre la Troupe et son commandant, le général Joseph Aoun, et qui défend les armes du Hezbollah. "À eux deux, Gebran Bassil et le Hezbollah devraient faire le tour des universités dans le monde, pour enseigner les nouveaux concepts qu’ils inventent en sciences politiques, selon lesquels les milices et non les forces régulières devraient protéger un pays et préserver sa souveraineté," a-t-il ironisé.

M. Gemayel a insisté sur le fait que "personne au Liban, parmi les forces politiques, n’a manifesté le souhait de s’impliquer dans la guerre" en cours à Gaza, "contrairement à ce que le Hezbollah et ses alliés essaient de faire croire".

Pour lui, la formation pro-iranienne "applique sa propre stratégie en prônant un front commun avec des groupes comme le Hamas, le Jihad islamique et les Houthis, portant ainsi un coup à la souveraineté libanaise".

Tout ce qui se passe aujourd’hui constitue, à ses yeux, une occasion pour lancer le débat sur la stratégie de défense, une fois le conflit militaire à Gaza terminé, d’autant que "les événements des deux dernières semaines montrent que le Liban est réellement hypothéqué par le Hezbollah lequel contrôle totalement le pays". " Nous avons récemment constaté à quel point le Hezb influe sur le pouvoir de décision: le peuple attend le discours télévisé de Hassan Nasrallah et non du Premier ministre, pour connaître  la position du Liban par rapport à la guerre," s’est-il indigné.