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Le Liban est placé dans une situation inextricable, où son sort repose entre les mains du leader suprême. Son économie piétine jusqu’à nouvel ordre, contraignant quiconque nourrit des projets ou aspire à en entreprendre à faire preuve de patience. Notre destin semble s’inscrire dans l’engagement de conflits sur notre propre sol, même si la portée du combat n’évolue pas.

Le peuple libanais a attendu le discours du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, durant trois jours, au milieu d’une myriade de "bandes-annonces" produites par sa base populaire, partagées plus tard par des milliers d’utilisateurs sur la plateforme X, dont son fils, Jawad Nasrallah. Au cours de son discours de 80 minutes, le secrétaire général a réitéré les déclarations iraniennes que les chaînes de télévision diffusent quotidiennement. Il a affirmé que ni son parti politique ni l’Iran n’étaient au courant de l’opération " Déluge d’Al-Aqsa " et prétendu que l’ouverture du front sud visait à disperser l’armée israélienne et à mobiliser nombreuses de ses divisions vers le front nord.

Le secrétaire général a réaffirmé les propos du Premier ministre par intérim, Najib Mikati, lors d’une interview télévisée, selon lesquels la décision de la paix et de la guerre au Liban relevait du Hezbollah et de son axe, négligeant ainsi l’État libanais et la volonté du peuple, tout en discréditant les chiffres du gouvernement concernant les stocks stratégiques du blé, du gasoil et du fuel, qui couvrent à peine un mois d’approvisionnement.

De plus, Nasrallah s’est autoproclamé secrétaire général des Affaires arabes, émettant des avertissements envers l’Égypte, la Jordanie et le Liban. Il a plaidé pour que les pays arabes assument leurs responsabilités et passent à l’action, plutôt que de se contenter de déclarations de condamnation et de désapprobation. Il a appelé à la rupture des relations diplomatiques, au rappel des ambassadeurs et à l’arrêt des approvisionnements en pétrole et en denrées alimentaires, dessinant ainsi clairement les deux lignes de la bataille. La première dans le développement du conflit à Gaza, avec l’augmentation progressive de la pression en fonction du renforcement du blocus contre le Hamas et de l’élargissement des bombardements dans le sud du Liban.

Il est à noter que, dans son discours, Nasrallah a neutralisé le rôle du front syrien dans l’unification des arènes. À la fin de son discours, les cinq chaînes télévisées pro-Hezbollah ont diffusé des scènes montrant le soutien populaire à l’axe de la Mounana’a en provenance de l’Irak, du Yémen et du Liban, sans présenter une seule scène montrant une mobilisation similaire en Syrie. La Syrie aurait-elle été exclue de la stratégie d’unification des arènes en raison de son nouveau rôle régional, qui ne correspond pas à la démarche iranienne?

En ce qui concerne le manque d’engagement du secrétaire général du Hezbollah à fixer des lignes rouges pour Israël, à l’instar de ce qu’il avait fait précédemment en Syrie en déclarant: " Si nous avons mille combattants en Syrie, ils deviendront deux mille, et si nous en avons cinq mille, ils deviendront dix mille. Si la bataille l’exige, le Hezbollah et moi irons en Syrie ", nous n’avons pas entendu un mot de sa part disant: " Si la bataille l’exige, le Hezbollah et moi irons au front sud pour aider notre peuple à Gaza. "

En résumé, le Liban est placé dans une situation inextricable, où son sort repose entre les mains du leader suprême. Son économie piétine jusqu’à nouvel ordre, contraignant quiconque nourrit des projets ou aspire à en entreprendre à faire preuve de patience. Notre destin semble s’inscrire dans l’engagement de conflits sur notre propre sol, même si la portée du combat n’évolue pas.

Cependant, dans le combat, toutes les options semblent envisageables, car Nasrallah a laissé la porte ouverte à toutes les possibilités pour les Libanais qui ont choisi de partir après son discours!

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