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L’image internationale du Liban continue de se dégrader, largement en raison de diverses pratiques qui mettent en lumière l’impotence de l’État. Celui-ci hésite même à protéger ses propres intérêts et ceux de son peuple, entraînant un désintérêt croissant des pays voisins et proches à l’égard de la situation dans le pays.

Alors que le Liban officiel s’efforçait d’apaiser les inquiétudes des Nations unies et des pays membres de la Force intérimaire des Nations unies au Liban quant à son engagement envers la Finul et son rôle conformément à la résolution 1701, le tribunal militaire a porté un sérieux coup à ses efforts. À la surprise générale, il a libéré Mohammad Ayad, soupçonné du meurtre du soldat irlandais Sean Rooney en décembre dernier.

Cette action délibérée et inexpliquée a envoyé un signal négatif aux pays participant à la Force intérimaire, laissant entendre que la sécurité des forces de maintien de la paix n’est pas garantie et suggérant que ceux qui la menacent ne feront pas l’objet de poursuites ni ne risqueront d’être inquiétés.
Dans ce contexte, selon des sources diplomatiques, la force multinationale est sérieusement menacée depuis le début de l’opération "Déluge d’Al-Aqsa" en raison des positions adoptées par certains pays contributeurs de la Finul, parmi lesquels la France et l’Allemagne, au sujet de la guerre en cours entre Israël et le Hamas.

D’après ces sources, des interrogations persistent concernant les résultats de l’enquête au sujet des tirs à proximité de la localité d’Al-Qouzah, dans le caza de Bint Jbeil, faisant un blessé parmi les soldats de la Finul.
Selon des sources diplomatiques, un sentiment général de mécontentement prévaut aux Nations unies, ainsi que parmi les pays membres de la Finul et leurs soutiens, en particulier les États-Unis. Ce mécontentement s’est reflété dans les propos du ministre irlandais de la Défense, Jack Chambers, qui a commenté la libération de Mohammad Ayad: "Il est décevant et très préoccupant de constater que l’accusé a été libéré sous caution, surtout que nous sommes en contact avec la famille de Sean Rooney". "Notre représentation légale au Liban a fait part (aux autorités libanaises) de ses inquiétudes quant aux informations sur la libération de l’accusé", a-t-il ajouté.

Des sources diplomatiques ont manifesté leur étonnement face au mutisme officiel entourant la décision du tribunal militaire. Elles ont souligné que le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, est supposé fournir des explications aux Nations unies et aux pays concernés au sujet de cette affaire. Pour elles, cette responsabilité incombe également au Premier ministre sortant, Najib Mikati, qui cherche à se présenter comme un défenseur des résolutions internationales et du droit international. Aucun officiel libanais n’a cependant commenté la libération d’Ayad, rapportée mercredi par des médias libanais.

De mêmes sources, on a critiqué les justifications avancées par le tribunal militaire pour la libération d’Ayad. L’invocation de problèmes de santé ne semble convaincre personne, d’autant plus qu’aucune instance indépendante n’a évalué l’état de santé de l’accusé ni prouvé la nécessité de sa libération pour des raisons médicales. Pour ces sources, cet argument ne constitue qu’un prétexte visant à dissimuler une libération dictée par une décision politique émanant de l’entité à laquelle Ayad est affilié. C’est-à-dire, le Hezbollah.

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