Deux journalistes de la chaîne télévisée Al-Mayadeen, Farah Omar et Rabih Maamari, et six civils ont été tués mardi dans les bombardements israéliens. Une autre personne a été blessée.

Le front sud s’est de nouveau embrasé, mardi, l’armée israélienne ayant visé un groupe de journalistes qui se trouvaient à Tayr Harfa. Farah Omar et Rabih Maamari, respectivement journaliste et photographe à la chaîne télévisée Al-Mayadeen ont été tués.

Six autres civils – Hussein Akil, qui se trouvait avec les journalistes, quatre passagers à bord d’une voiture sur la route reliant Chaïtyé à Qleilé, et Laïka Serhan, une octogénaire qui était en son domicile à Kfar Kila – ont également été tués. La petite-fille de cette dernière, Ilaa al-Kassem, a été blessée dans la frappe israélienne ayant visé leur domicile. La fillette de 7 ans a été transportée à l’hôpital gouvernemental de Marjayoun et se trouve dans un état grave, selon une source de l’hôpital, rapportée par l’AFP.

Réagissant à la mort des journalistes, le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a affirmé que cette attaque "prouve que la criminalité" de l’État hébreu "n’a pas de limites" et que "son objectif est de faire taire les médias qui dénoncent ses crimes". Même son de cloche chez le ministre sortant de la Défense, Maurice Slim, qui a souligné, dans une déclaration, que le but de ces attaques est d’empêcher les médias de rapporter "les massacres" commis par l’État hébreu.

De son côté, le député Mark Daou a souligné, sur son compte X, que les deux journalistes tués étaient "des témoins de la criminalité israélienne".

L’ordre des journalistes a, lui aussi, dénoncé "une attaque préméditée qui peut être considérée comme un assassinat". Il a appelé la Fédération des journalistes arabes, la Fédération internationale des journalistes, ainsi que la Fédération des journalistes d’Asie et d’Océanie à déposer une plainte à l’encontre d’Israël devant la Cour pénale internationale et la Cour de justice internationale.

La frappe israélienne qui a coûté la vie aux deux journalistes a également été dénoncée par la chaîne NBN et le Hezbollah.

Intensification des bombardements

Les échanges d’artillerie entre le Hezbollah et Israël avaient repris dès les premières heures de la journée. La formation pro-iranienne a ainsi annoncé avoir pris pour cible, tôt mardi matin, une maison à Metoula qui abrite des soldats israéliens. L’armée israélienne a annoncé avoir riposté en bombardant la source des tirs.

Le Hezbollah a annoncé avoir également bombardé la position de Hadb al-Bustan et celle de Raheb. Il a également diffusé une vidéo montrant des combattants de la formation menant une attaque contre cinq positions de l’armée israélienne le long de la frontière.

De son côté, l’armée israélienne a bombardé mardi les environs de Alma el-Chaab, la montagne de Labbouné et celle de Alamam, ainsi que les localités de Kfar Kila, Odaisseh, Khiam, Hamames, Helta, Salamieh, Rmeich, Tayr Harfa et Majdal Zon. Des tirs ont également été entendus depuis le centre de Barka Richa, près des villages d’Al-Boustan et de Aïta el-Chaab.

Israël a aussi bombardé une caserne de l’armée à Wazzani causant d’importants dégâts dans le bâtiment, sans faire de victimes. L’armée israélienne a également annoncé avoir bombardé trois positions d’où sont lancés des missiles antichars.

La nuit de lundi à mardi était également marquée par des tensions, l’armée israélienne ayant intensifié ses bombardements contre les villes et villages des secteurs ouest et central, lançant des fusées éclairantes, alors que les avions de reconnaissance ont survolé la région jusqu’au premières heures de la journée. Des drones ont également survolé le quartier général de la Finul à Naqoura.