David Schenker, ancien assistant du secrétaire d’État américain aux affaires du Proche-Orient, établit une analogie entre la guerre de 2006 au Liban et celle en cours à Gaza. Dans un article, publié le 9 décembre dans The National Interest, il appelle à tirer des leçons du passé.

David Schenker, ancien assistant du secrétaire d’État américain aux affaires du Proche-Orient, a affirmé, samedi, qu’"un cessez-le-feu (à Gaza) ne mettra pas fin au conflit israélo-palestinien".

Dans un article, publié le 9 décembre dans le magazine en ligne The National Interest, M. Schenker met en garde contre une "mauvaise" solution de paix, "qui ne règle pas la question de la violence du Hamas", estimant qu’une telle solution "ne fera que reporter la guerre à une date ultérieure".

Pour appuyer ce raisonnement, il établit une analogie entre la situation de 2006, où l’armée israélienne s’est engagée dans une guerre contre le Hezbollah au Liban-Sud et la situation actuelle de la guerre contre le Hamas à Gaza.

Selon lui, les circonstances sont similaires: les États-Unis se sont opposés, au départ, à la proposition de cessez-le-feu, adoptée par la communauté internationale en 2006. M. Schenker cite, à cet égard, la secrétaire d’État à l’époque, Condoleeza Rice, qui avait déclaré qu’"un cessez-le-feu serait une fausse promesse s’il nous ramène simplement au statu quo".

Or, à mesure que la guerre progressait et que les pertes au Liban augmentaient, les pressions diplomatiques ont atteint leur paroxysme. Les conditions fixées par l’administration Bush pour le cessez-le-feu ont été incluses dans la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies. Conformément à cette résolution, la Force intérimaire des Nations unies pour le maintien de la paix au Liban (Finul) a été renforcée. De plus, elle a été chargée de "veiller à ce que le Hezbollah ne puisse pas se réarmer". C’était, selon Mme Rice, une "solution imparfaite", mais un "arrangement qui stabiliserait la frontière".

Or, selon M. Schenker, la résolution 1701 a mis fin à la guerre de 2006, mais a consacré "une victoire divine" du Hezbollah qui, "en cinq ans, a renforcé et considérablement modernisé son arsenal", de sorte que "la menace à la frontière nord d’Israël est pire qu’en 2006".

Aussi, face à la poursuite des affrontements à Gaza, aux pertes civiles occasionnées, ainsi qu’à la crainte d’une possible extension régionale du conflit, l’administration Biden devra-t-elle, comme celle de Bush en 2006, céder aux pressions et œuvrer pour la cessation du conflit armé? s’interroge M. Schenker. Il souligne, à cet égard, que "le soutien américain à la campagne (d’Israël) ne durera pas indéfiniment". "Il est probable que la patience de l’administration soit mesurée en semaines plutôt qu’en mois", a-t-il précisé.

Pour rappel, les États-Unis ont opposé, vendredi, leur véto à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies en faveur d’un cessez-le-feu à Gaza.

Dans le contexte actuel, M. Schenker appelle à tirer des leçons du passé. "En l’absence d’un revers décisif pour le Hamas dans cette guerre, le mouvement émergera de nouveau et Gaza reviendra à la situation d’avant le 7 octobre", a-t-il conclu.

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