Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a insisté sur "l’importance du rôle de l’armée, surtout après le 7 octobre", soulignant qu’"aucun pays ne change le commandant de son armée dans des moments pareils". Il a, dans ce sens, rappelé les nombreuses vacances au niveau des institutions: "Nous avons un État sans chef, un gouvernement d’expédition des affaires courantes, et le rôle de l’armée est central et très sensible ", mettant en garde contre toute atteinte à la sécurité "dans un pays en proie à une crise économique", rappelant les scénarios de coups d’État observés dans les pays d’Amérique latine.

Lors d’une conférence de presse organisée mercredi, le chef des FL s’est montré plus que jamais intransigeant à l’égard de ceux qui s’emploient à écarter le général Aoun, dont le mandat expire le 10 janvier prochain.

M. Geagea, a même estimé qu’"il existerait une conspiration contre le commandant de l’armée, ourdie par le chef Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil", taxant ce dernier de "désastre de la République".

Rappelons que le chef du CPL cherche par tous les moyens à écarter le général Aoun et est favorable à la nomination d’un état-major.

M. Geagea a également estimé que la seule personne "capable de déjouer cette conspiration est le Premier ministre sortant, Najib Mikati", assurant que "nous continuons d’œuvrer pour prolonger le mandat du général Aoun au Parlement".

Pourtant, M. Geagea, n’a pas non plus manqué de critiquer le chef du gouvernement intérimaire, exprimant "son doute quant à ses intentions" et s’interrogeant sur "le timing de la séance qu’il a convoquée".

Il est à noter que M. Mikati a convoqué le Cabinet à une séance vendredi, devant porter sur le report du départ à la retraite du commandant de la Troupe. Cette dernière risque toutefois de se solder par un échec si certains ministres (aounistes et hezbollahis) venaient à déposer un recours en invalidation.

Le leader de Meerab a, dans ce sens, estimé que M. Mikati serait "affilié à l’axe de la Moumanaa (Hezbollah et ses alliés) et s’emploierait à manipuler le commandement de l’armée à sa guise, tout en cherchant à transformer l’armée libanaise en une ‘police secrète’." Et d’ajouter: "J’appelle M. Mikati à ne pas céder à leurs exigences (aux responsables de la Moumanaa)".

M. Geagea a, par ailleurs, fermement dénoncé les manœuvres de l’axe de la Moumanaa, "qui s’appuie sur la répression des peuples, comme en Syrie et en Iran pendant la révolution", estimant à cet égard que "cet axe n’a eu de cesse de lorgner le (poste du) commandement de l’armée depuis la Révolution de l’Indépendance en 2005".

Il a ainsi exprimé son opposition à la nomination de tout commandant de l’armée qui serait aligné sur l’axe du Hezbollah, souhaitant que le mandat du général Aoun soit prolongé jusqu’à l’élection d’un nouveau président de la République qui aurait la responsabilité de nommer un successeur. Et d’ajouter: "Le Hezbollah s’opposerait à la prorogation car le général Aoun est indépendant et refuse l’ingérence."

M. Geagea a également loué "le rôle de l’armée libanaise qui a pu maintenir la sécurité, malgré tout ce qu’elle a enduré" et a salué "les efforts des Forces de sécurité Intérieur (FSI). Et d’ajouter: "La prorogation doit se faire maintenant."