Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a fermement défendu, jeudi, la position de la présidence du Conseil des ministres en affirmant: "Je n’accepte pas que ce poste soit attaqué de quelque manière que ce soit".

Il a tenu ces propos lors d’une rencontre avec le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi, chez qui il s’était rendu à l’occasion des fêtes.

Dans le cadre d’une discussion sur les nominations qui devraient être effectuées en Conseil des ministres pour pourvoir aux sièges vacants au sein de l’institution militaire, M. Mikati a insisté sur le fait "qu’il y a des questions liées aux pouvoirs du Premier ministre et à sa position".

Son discours intervient à la suite des critiques qui lui ont été adressées, après qu’il eut convoqué un Conseil des ministres devant se tenir vendredi 15 décembre, en même temps qu’une séance parlementaire dédiée au même dossier, en l’occurrence celui de la prorogation du mandat du commandant-en-chef de l’armée, le général Joseph Aoun.

Michel Moawad, député de Zghorta, a qualifié ce "timing" de "suspect", alors que Samir Geagea, chef des Forces libanaises, confiait "ses doutes quant aux intentions" du chef du gouvernement, s’interrogeant également sur "le timing de la séance qu’il a convoquée".

M. Mikati indique à cet égard: "Je tiens à m’abstenir de toute polémique médiatique sur ce sujet, car pour toute chose, il faut considérer la fin, et, jusqu’à présent, les aboutissements sont positifs". Par cela, il faisait allusion à l’approbation par le Cabinet, le mardi 19 décembre, de la loi prolongeant le mandat Aoun.

Des questions sociales et économiques ont aussi été abordées, "autant de problématiques qui préoccupent Mgr Audi", a poursuivi M. Mikati. En réponse à une question concernant les salaires et les rémunérations pour le secteur public et les militaires à la retraite, il a expliqué que le gouvernement "est limité, dans ce domaine, par un plafond spécifique, pour assurer la stabilité du taux de change", plafond qu’il est impossible de dépasser.

Ces rémunérations sont puisées "dans l’ensemble du budget" de l’État, et comme "le budget a diminué, les salaires ont donc diminué", a-t-il indiqué.

En conclusion, M. Mikati a misé sur une "croissance" économique "dans les années à venir", ce qui entraînerait une "augmentation du budget" et "permettrait un réajustement des salaires".