Plusieurs hommages ont été rendus à Wissam Eid et son compagnon Oussama Merheb, pour la quatorzième commémoration de leur assassinat, le 25 janvier 2008.

Il y a 14 ans, le 25 janvier 2008, Wissam Eid, chef du département technique du service des renseignements des Forces de sécurité intérieure (FSI) était assassiné dans un attentat à la voiture piégée à Hazmieh, secteur Chevrolet. Cinq autres personnes avaient également trouvé la mort dans cet acte terroriste.

Son crime: avoir mis tout son génie d’enquêteur policier à contribution du Tribunal spécial pour le Liban (TSL) pour débusquer le réseau complexe de téléphonie mobile utilisé par les organisateurs de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005.

" Wissam Eid est un exemple de l’officier qui a rempli ses engagements et son devoir ", confie à Ici Beyrouth Marwan Hamadé, député démissionnaire et ancien ministre. " Son sens de la technicité lui a permis de découvrir la nébuleuse de ce que le procureur à La Haye a qualifié d’ ‘association de criminels’ qui ont assassiné entre 2005 et 2015 des personnalités éminentes telles que des journalistes, des députés et des officiels de la révolution du Cèdre. "

" Cette série d’attentats a commencé par l’assassinat de Rafic Hariri et s’est terminée par celui de Mohamad Chatah ", poursuit M. Hamadé, soulignant que Wissam Eid a été " victime de sa découverte du criminel ".

" Ainsi le rôle de Wissam Eid aura été déterminant non seulement pour découvrir l’histoire du complot qui aboutira à l’assassinat de Rafic Hariri, mais à jeter la lumière sur l’ensemble de cette organisation armée qui avait sévi de 1980 à 1990 au Koweït et en Irak, a encore insisté M. Hamadé. C’est pour cela que ce jeune homme, pas très haut gradé (il avait atteinte le grade de capitaine, NDLR), a été ciblé avec autant de célérité, ne lui laissant aucune chance à lui et à ses gardes de survivre. "

Le jour de l’attentat, Wissam Eid se rendait à Monteverde, où se trouvait à l’époque le siège de la commission d’enquête du TSL.

Des hommages ont également été rendus à Wissam Eid par plusieurs personnalités du 14 Mars.

" Nous n’oublierons pas le martyr Wissam Eid ", a ainsi écrit l’ancien Premier ministre Saad Hariri sur son compte Twitter.

De son côté, l’ancien ministre et directeur des FSI, Achraf Rifi, a rappelé qu’en ce jour, il y a 14 ans, " deux héros sont tombés, le martyr Wissam Eid et son compagnon Oussama Merheb ".

" Le capitaine Eid savait que sa vie était en danger, mais il a décidé de poursuivre jusqu’au bout son enquête sur l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri, a-t-il écrit sur Twitter. Le Tribunal spécial pour le Liban a tenu compte de ses rapports pour condamner les assassins. La commémoration de l’assassinat de Eid et de Merheb rappelle la nécessité de faire face au parti des assassinats (en allusion au Hezbollah) pour que le Liban continue d’exister. "

" Tu t’es approché de la vérité. Cela les a dérangés et ils t’ont tué ", a écrit pour sa part le président des Forces libanaises, Samir Geagea, sur son compte Twitter.

Par ailleurs, deux délégations des FSI ont déposé des gerbes de fleurs sur les sépultures de Wissam Eid et de Oussama Merheb à Deir Ammar, au Liban-Nord.