Le drame de l’explosion au port de Beyrouth, le 4 août 2020, a connu, jeudi, un nouvel épisode pour le moins inattendu, avec le tollé provoqué parmi les familles des victimes de la Défense civile, à la suite de l’hommage rendu par le commandement des pompiers de Beyrouth au chef du Législatif, Nabih Berry.

Mercredi, M. Berry avait reçu une délégation des officiers de la caserne des pompiers de Beyrouth, menée par le colonel Maher Ajouz, qui lui avait remis un écusson, en signe d’hommage, au nom de tous les pompiers.

Cette démarche a vivement été stigmatisée par les familles des pompiers tués dans l’explosion du 4 août, qui se sont rendus, jeudi, à la caserne de Beyrouth pour se réunir avec les membres de la délégation. Et c’est dans le bureau du colonel Ajouz que des esclandres ont eu lieu, à la suite desquels les familles ont appelé le mohafez de Beyrouth, Marwan Abboud, à démettre le colonel Ajouz de ses fonctions.

Les proches des victimes ont exigé que le colonel Ajouz "présente des excuses" pour cette démarche faite au nom de tous les pompiers, d’autant que M. Berry "préside un bloc parlementaire qui compte, parmi ses membres, deux hors-la-loi, Ghazi Zeaïter et Ali Hassan Khalil", lit-on dans un communiqué.

Pour rappel, le juge Tarek Bitar, chargé d’instruire le dossier de l’enquête sur l’explosion, a mis en cause les anciens ministres Ghazi Zeaïter et Ali Hassan Khalil, retenant leur responsabilité administrative dans cette affaire. Convoqués par M. Bitar, ils ont refusé de comparaître devant la justice.

De plus, "M. Berry est la source du blocage de l’enquête par le biais de la procédure des recours", poursuivent les proches des victimes. De fait, plus de 34 recours ont été présentés contre le juge Tarek Bitar.

"À cela s’ajoute la répression systématique des familles de la part de la garde parlementaire, dénoncent encore les proches des victimes.  Celles-ci ont été, à plusieurs reprises, la cible de violence et de propos injurieux devant la résidence de M. Berry ou même devant le Parlement."

Et de conclure: "Il est inconcevable de rendre hommage à ceux qui portent atteinte à la justice. Le seul hommage doit être rendu à ceux qui se sont sacrifiés pour Beyrouth."