Le député Samy Gemayel a mis en garde contre un "deal" dans le cadre d’éventuels pourparlers entre le Hezbollah et Israël qui pourraient déboucher sur un accord conclu aux dépens de la souveraineté libanaise. "Nous redoutons que le Hezbollah ne s’attribue le Liban en prix de consolation en contrepartie d’un retrait du Sud pour assurer la sécurité d’Israël", a dit le député. Il faisait allusion à la demande israélienne d’un retrait du Hezbollah au nord du Litani, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité, et au risque d’une entente autour d’un président proche de la formation pro-iranienne.

Dans une interview au journal koweitien Al-Seyassah, M. Gemayel a estimé qu’il était possible que le Hezbollah entraîne le Liban dans une guerre ouverte avec Israël. Cependant, il a ajouté que, pour le moment, le Hezb a d’autres considérations et ne veut pas sacrifier sa position de force au Liban pour Gaza.

Il a fait part d’une tentative de l’Iran d’isoler le Liban de son environnement arabe afin de renforcer son contrôle sur le pays par le biais du Hezbollah affirmant vouloir contrer ce plan. "L’opposition est unie sur cette question et n’a aucune intention de reculer", a-t-il assuré.

M. Gemayel a accusé le Hezbollah d’entraver l’élection présidentielle "car il n’a pas réussi à imposer son candidat", estimant qu’il continuera de le faire comme il l’avait fait pour son allié maronite, Michel Aoun. Rappelons qu’une période de 29 mois s’était écoulée entre la fin du mandat du président Michel Sleiman, en mai 2014, et le début de celui de son successeur, Michel Aoun, en octobre 2016, à cause de l’insistance du groupe pro-iranien à faire élire "son" candidat.

M. Gemayel s’est dit opposé à l’élection de Sleiman Frangié (candidat du tandem chiite) parce qu’il ne représente pas sa ligne politique. "Il est allié au Hezbollah et son accession à la tête de l’État signifierait que le Hezb imposera son contrôle sur la présidence et transformera l’État et la présidence en une ligne de défense pour ses armes", a poursuivi le chef des Kataëb, ajoutant ne pas vouloir que l’État libanais devienne "un bouclier pour le Hezbollah".

M. Gemayel a aussi fait part de menaces claires qu’il reçoit publiquement et dont il peut, a-t-il dit, identifier la source. "Le Hezbollah recourt aux menaces contre les souverainistes parce que les arguments du parti sont faibles. La logique de l’élimination (des autres) est l’arme des faibles", a poursuivi le député, faisant part d’un possible retour aux assassinats politiques.

M. Gemayel avait reçu des menaces directes, la semaine dernière, à la suite d’une interview qu’il avait accordée à la BFMTV. Ses détracteurs avaient relevé que la journaliste avait la nationalité israélienne et s’étaient acharnés contre lui.

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