Pour Abdallah Bou Habib, "le Liban ne veut pas la guerre et ne l’a jamais cherchée".

Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a lancé devant le Conseil de sécurité, à New York, un vibrant appel en faveur de la paix au Proche-Orient, sur base des résolutions internationales des Nations unies. Dans une allocution prononcée à la tribune du Palais de Verre dans le cadre d’une réunion du Conseil de sécurité tenue à un niveau ministériel, M. Bou Habib a notamment déploré le fait que la région "n’a pas connu de paix et de sécurité" depuis la création de l’État d’Israël, il y a 75 ans.

Relevant que la crise du Proche-Orient qui se prolonge depuis des décennies a créé une situation marquée par "la haine, l’amertume et une violence accrue", subies par les générations qui se succèdent, le chef de la diplomatie a déclaré: "À l’ombre de la situation explosive qui sévit actuellement au Proche-Orient, ne devrions-nous pas nous interroger sur les leçons que nous devons tirer du passé? Le temps n’est-il pas venu de reconnaître que nul ne peut éliminer l’autre? Quand allons-nous commencer à œuvrer en vue d’une solution durable à ce conflit" du Proche-Orient?

Et M. Bou Habib de poursuivre: "Les guerres et les épreuves passées, du moins depuis 75 ans, ont montré que nous devons œuvrer à trouver une solution définitive au problème palestinien, car telle est la clé de la paix et de la sécurité au Proche-Orient. Du haut de cette tribune, je lance un appel à tous les sages de ce monde afin qu’ils fassent pression sur Israël pour mettre fin à l’occupation des terres libanaise, palestinienne et syrienne, afin que nous puissions vivre ensemble, qu’on se reconnaisse mutuellement, sur base des résolutions internationales et de l’initiative arabe de paix approuvée lors du sommet arabe de Beyrouth de 2002 qui a avalisé la reconnaissance d’Israël en contrepartie de la fin de l’occupation et de la solution à deux États." 

M. Bou Habib a, d’autre part, souligné la nécessité d’une application intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité, sur base des cinq principes suivants: 

– Confirmer les frontières internationales du sud telles que définies en 1923 entre le Liban et la Palestine et réaffirmées par l’accord d’armistice de 1949 conclu à Rhodes entre le Liban et Israël.

– Mettre un terme définitivement aux violations israéliennes par air, terre et mer, dont le nombre s’est élevé à 30.000 depuis 2006.

– Assurer au gouvernement libanais, par le biais des Nations unies et des pays amis, un appui pour qu’il rétablisse son autorité sur l’ensemble du territoire libanais et accorder à l’armée libanaise, avec l’appui de la Finul, tout le soutien nécessaire pour renforcer son déploiement au sud du Litani afin d’interdire toute présence armée qui ne serait pas autorisée par le gouvernement du Liban.

– Faciliter le retour des déplacés qui ont été forcés à l’exode dans les régions frontalières après le 7 octobre 2023.

– Mettre fin à la guerre de Gaza.

En conclusion, M. Bou Habib a souligné que "le Liban ne veut pas la guerre et ne l’a jamais cherchée ".

Signalons, enfin, que le chef de la diplomatie a rencontré au cours de son séjour à New York son homologue français, Stephane Séjourné. Il devrait s’entretenir également avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.