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Les ambassadeurs du Quintette pour le Liban ont souligné, lors de leur rencontre avec le président de la Chambre, Nabih Berry, l’urgence d’élire un président de la République "aujourd’hui", indépendamment des développements dans le sud du Liban, où le Hezbollah et Israël sont engagés dans des attaques transfrontalières depuis plus de trois mois.

Une source bien informée, s’exprimant auprès d’Ici Beyrouth sous couvert d’anonymat, a indiqué que les ambassadeurs des États-Unis, Lisa Johnson, de France, Hervé Magro, d’Arabie saoudite, Walid al-Boukhari, du Qatar, Cheikh Saoud ben Abdel Rahman al-Thani, et d’Égypte, Alaa Moussa, ont insisté lors de cette rencontre sur l’importance d’élire un président "indépendamment de la situation" dans la région.

"C’était une position ferme et unifiée de la part des Cinq, qui ont bien pris en compte la dimension régionale du dossier libanais, tout en soulignant l’urgence d’élire un président de la République au Liban pour des questions internes et locales." En substance, le message se résumait comme suit: "Le Liban doit avoir un président aujourd’hui plutôt que demain."

Bien que le Hezbollah ait clairement fait savoir que l’élection présidentielle n’était pas une priorité pour le moment, compte tenu de son engagement militaire à la frontière sud, le Quintette ne renoncera pas à ses efforts diplomatiques visant à trouver une issue à la crise présidentielle.

"La position du Hezbollah est claire, mais cela ne signifie pas pour autant que la diplomatie internationale cessera d’essayer de faire avancer les choses. Ce n’est pas à cause de cette déclaration que le groupe des Cinq va plier bagage et rentrer chez lui", a déclaré cette même source.

Et cette source de souligner qu’en l’absence de tout problème constitutionnel ou de mécanisme lié à l’élection, "l’obstacle est politique", et il peut être levé si toutes les parties font preuve d’une réelle volonté de déblocage.

"L’important est de mettre le train en marche, et personne n’hésitera à y monter."

En outre, selon la source susmentionnée, les ambassadeurs se sont abstenus d’évoquer des noms, mais ont déclaré que le Liban "pourrait éventuellement penser à une troisième voie", en référence à un troisième candidat, au lieu des deux proposés par les camps opposés.

À en croire cette source, M. Berry a favorablement accueilli la position du Quintette. En effet, Berry pourrait avoir attendu ce "push" diplomatique pour "proposer quelque chose en interne".

"On peut espérer que ce ‘push’ soit le prélude à une nouvelle dynamique initiée par le président du Parlement", a conclu la source.