Membre du bloc parlementaire de la République forte, le député Ghassan Hasbani a réaffirmé, lundi, la nécessité d’"élire un président conformément à la Constitution", seul moyen, selon lui, de sortir le Liban de l’impasse qui perdure depuis octobre 2022.

Au cours d’une interview à la chaîne locale Al-Jadeed, il a réitéré l’opposition de son parti à la nouvelle formule de dialogue, "dialogue des 7 jours", proposée par le président de la Chambre, Nabih Berry, estimant que "son échec aura des répercussions très graves sur la scène politique".

M. Hasbani répondait à la nouvelle proposition du chef du Parlement, qui tente de relancer le projet d’un "dialogue parlementaire comme condition préalable à l’élection d’un président de la République". 

Selon le quotidien arabophone Al-Joumhouriya, Nabih Berry aurait indiqué lors de sa réunion la semaine dernière avec les ambassadeurs du groupe des Cinq (France, Arabie saoudite, États-Unis, Qatar et Égypte), engagé auprès du Liban pour un déblocage de la présidentielle, qu’il n’escompte pas une unanimité autour d’un candidat, mais qu’il souhaite un consensus pour assurer le quorum de 86 députés, nécessaire à l’ouverture d’une séance électorale. Selon lui, sans ce consensus, il ne sera pas possible d’élire un nouveau chef de l’État et le dialogue des sept jours qu’il propose est censé ouvrir une brèche à ce niveau.

Le député des Forces libanaises s’est dit favorable à un véritable dialogue "qui prendrait en compte l’avis de l’autre sans vouloir lui imposer" son diktat, à savoir le candidat de la moumanaa (Hezbollah), l’opposition accusant le tandem Amal-Hezbollah de vouloir, à travers le dialogue, imposer à l’opposition son candidat, le chef des Marada, Sleiman Frangié.

Toutefois, il a considéré que "tout dialogue doit être précédé d’une préparation sérieuse à travers des consultations multipartites, ce qui n’a pas été le cas", a-t-il ajouté. "Toutes les tentatives précédentes de discussions avec le président du Parlement, Nabih Berry, se sont heurtées à la réponse selon laquelle Sleiman Frangieh est le candidat du tandem à la présidence de la République, malgré l’existence d’autres candidats", a aussi dénoncé M. Hasbani.

Il a mis en garde contre "l’élection d’un président dans le seul but de combler le vide", celle-ci étant, pour lui, "pire que le vide". "Nous avons eu un président et cela n’a pas empêché la crise de s’aggraver", a-t-il poursuivi, en référence à l’ancien président Michel Aoun.