Le patriarche maronite, Béchara Raï, a affirmé, vendredi, que "nous sommes confrontés à un processus programmé visant à exclure les maronites de l’État".

Dans son homélie lors de la messe de la Saint-Maron, Mgr Raï a expliqué que ce processus se traduit par "la non-élection d’un président, la fermeture du palais présidentiel et le retour à un exercice du pouvoir en mode ‘doïka’ (en référence à la troïka présidentielle que formaient les présidents de la République, de la Chambre et du Conseil des ministres à l’époque de l’occupation syrienne, NDLR) de manière évidente et inacceptable". Par ces propos, le prélat fait allusion au binôme sunnito-chiite, représenté par le chef du gouvernement, Najib Mikati, et celui du Parlement, Nabih Berry, qui gèrent les affaires du pays en l’absence d’un président maronite de la République.

Dans ce cadre, Mgr Raï a souligné que sans président, "la Constitution est violée et il n’y a aucune autorité pour mettre fin à cette réalité anormale". Et de s’interroger: "Sommes-nous devenus un État au régime totalitaire, remplaçant le système déclaré dans le préambule de la Constitution?"

"Nous sommes devenus méfiants à l’égard des intentions (obstructionnistes) et voyons dans le blocage de l’élection présidentielle des arrière-pensées suspectes qui sont inacceptables et condamnables", a-t-il fustigé.

À cet égard, le patriarche a rappelé la contribution historique des maronites et leur "rôle décisif dans l’établissement de l’État du Grand Liban".

"Pour sauver le pays, il faut un président qui mette fin aux gouvernements factices d’unité nationale, qui rejette toutes les armes illégales et qui défie quiconque porte atteinte à la souveraineté et à l’indépendance afin que le Liban ne devienne pas un État de dépendance et d’occupation", a-t-il conclu.