Les évêques maronites ont réitéré leur opposition à l’implication du Liban dans la guerre israélo-palestinienne "dont tous les pays arabes se sont distancés", et insisté sur la nécessité d’élire, sans tarder, un président de la République.

Dans un communiqué qu’ils ont fait paraître au terme de leur réunion mensuelle, sous la présidence du patriarche Béchara Raï, les évêques ont exprimé leur satisfaction "de principe" vis-à-vis des "efforts positifs et bien intentionnés entrepris par les députés, les blocs parlementaires et les individus" pour débloquer la présidentielle, en allusion notamment à la récente initiative du bloc de la Modération nationale.

Ils ont, dans ce sens, souhaité que "le Parlement tienne une séance électorale ouverte avec des tours successifs jusqu’à ce qu’un nouveau président soit élu".

Il s’agit d’un des volets de l’initiative de la Modération nationale qui préconise que la séance ouverte soit précédée de concertations parlementaires. Les évêques se sont gardés de commenter ce point. Ils ont, en outre, exprimé l’espoir que ces initiatives "s’alignent sur les efforts diplomatiques étrangers qui servent le même objectif", faisant ainsi référence aux efforts du Quintette (Arabie saoudite, États-Unis, France, Qatar et Égypte).

Pour ce qui est de la situation au Liban-Sud, ils ont de nouveau exprimé leur opposition à la décision du Hezbollah d’impliquer le Liban dans le conflit armé entre Israël et le Hamas, "dont tous les pays arabes se sont distancés". Les évêques ont exhorté "les parties locales concernées à maintenir à l’abri du danger tous les citoyens du sud, quelle que soit leur appartenance religieuse ou politique".

Dans le même contexte, ils ont mis en garde contre "des règlements réalisés au détriment de la souveraineté du Liban, son pétrole, ses ressources en eau et ses droits géographiques".

"Toute négociation libanaise sur ces questions relève de la compétence du président de la République et est soumise à un gel inévitable jusqu’à son élection", ont-ils averti.

Par ailleurs, les évêques ont exprimé leur "profonde inquiétude face à la détérioration regrettable de la gouvernance dans le pays". Celle-ci a transparu, selon eux, de la manière la plus dangereuse avec l’approbation d’un budget injuste pour le peuple libanais".

Ils ont ainsi relevé que "ce budget exacerbe l’inflation et traduit une politique de fuite en avant au lieu d’atténuer les troubles civils croissants". "Tout cela se produit en dépit des avertissements des autorités financières et économiques compétentes", peut-on lire dans la déclaration.

Les prélats ont donc exhorté le Cabinet et le Parlement à rectifier le tir en s’attaquant aux causes profondes du problème "avant qu’il ne donne lieu à des soulèvements qui menaceraient l’ordre public et exacerberaient ainsi les diverses crises qui secouent le pays".

Ils sont aussi revenus sur la crise des réfugiés syriens, en déclarant qu’ils suivaient "avec prudence et anxiété la détérioration des conditions de sécurité et les pressions économiques constatées dans certaines régions à cause de la présence incontrôlée des réfugiés syriens".

Les évêques maronites ont appelé à réglementer cette présence et à la soumettre aux lois fiscales et réglementaires libanaises.

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