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Les discussions entre les forces chrétiennes à Bkerké progressent vers l’élaboration d’un document national abordant les questions fondamentales au Liban. En tête de celles-ci figure la souveraineté de l’État et de ses institutions, le monopole de l’État sur les armes et dans la prise de décision en matière de guerre et de paix. Ces échanges devraient s’intensifier dans les prochains jours pour finaliser ce document, qui sera ensuite soumis à d’autres parties libanaises en vue de son adoption.

Selon des sources proches du dossier, la récente réunion de Bkerké entre les Forces libanaises, le Courant patriotique libre, les Kataëb, le Mouvement de l’indépendance et le projet "Une patrie pour l’Homme" (présidé par le député Neemat Frem) a connu des avancées significatives. En effet, les divergences politiques, en particulier avec le CPL, pourraient être sur le point d’être résolues concernant la question des armes du Hezbollah,  leur qualification ainsi que l’abandon de toute référence à leur légitimité.  

Il est également souligné que la problématique au Liban ne concerne pas seulement les chrétiens, mais toutes les composantes libanaises qui aspirent à édifier un État. La priorité actuelle est de procéder à l’élection d’un président de la République et de récupérer la souveraineté confisquée, plutôt que de se focaliser sur des postes gouvernementaux.

Malgré ces avancées, ces sources ont mis en garde contre un excès d’optimisme. Elles ont souligné que le fait de parvenir à un accord national n’est pas une fin en soi, que le véritable défi réside dans la mise en œuvre effective de ce document et le respect de ses dispositions. Elles ont par ailleurs noté que les parties impliquées dans les discussions de Bkerké se réuniront de nouveau après les célébrations de Pâques – pour les communautés chrétiennes qui observent le calendrier occidental – afin de discuter de nouvelles idées et propositions concernant les questions nationales.

De son côté, le patriarche Raï, en collaboration avec les évêques participant aux réunions, exerce des pressions pour parvenir à un accord entre chrétiens dans les plus brefs délais. Et ce, en cherchant à intégrer d’autres chrétiens, notamment le courant des Marada. Le patriarche et les évêques persisteront dans cette voie et poursuivront leurs efforts pour faire entendre leur voix en faveur de l’ouverture du Parlement en vue d’élire un président et pour affirmer le rejet de la guerre dans le sud du Liban, une position qu’ils considèrent inclusive entre tous les Libanais.

D’après les mêmes sources, les évêques participant à la réunion exercent de fortes pressions sur les forces politiques pour parvenir à un accord, soulignant que l’échec entraînerait une plus grande détérioration tant au niveau chrétien que national. Dans ce contexte, il est à noter que les Forces libanaises restent préoccupées par la position adoptée par le Courant patriotique libre concernant les armes du Hezbollah. Plus particulièrement, elles s’inquiètent des différentes qualifications attribuées à ces armes par le CPL: légitimes, armes de résistance ou carte maîtresse. Partant, les Forces libanaises appellent le Courant patriotique libre à clarifier sa position à ce sujet, d’autant plus qu’elles considèrent que ces armes sont non seulement illégales, mais qu’elles entraînent aussi le Liban dans des guerres et des conflits. Une préoccupation partagée et exprimée par le patriarche maronite.