Le bloc parlementaire du Renouveau a mis en garde, mercredi, contre "la prorogation du mandat des conseils municipaux pour la troisième fois consécutive", rejetant catégoriquement "cette violation de la Constitution" et ce, "sous quelque prétexte que ce soit".

Cette extension constitue "un nouveau coup d’État contre notre système démocratique", ont dénoncé les membres du bloc dans un communiqué.

Pour rappel, le Parlement avait reporté, en un temps record le 18 avril 2023 les municipales et prolongé d’un an le mandat des conseils municipaux et des moukhtars.

"La poursuite de l’approche consistant à perturber le travail des institutions, en particulier celle de la présidence de la République conduira à une paralysie quasi totale du travail des instances locales, sachant que plus d’une centaine de conseils municipaux ont été dissous tandis que la plupart des autres sont paralysés", peut-on aussi lire dans le texte.

Pour le bloc, la situation militaire sur le front sud "n’empêche pas la tenue des élections dans le reste des régions libanaises, à condition qu’une date ultérieure soit fixée pour les organiser dans les villages où il est actuellement impossible de le faire", faisant ainsi référence à la guerre qui perdure depuis le 8 octobre entre le Hezbollah et Israël.

Dans ce contexte de paralysie, le bloc du Renouveau s’est dit prêt "à être en première ligne pour faire face à cette mesure" et a exhorté "la présidence du Parlement, les blocs parlementaires et les députés à ne pas couvrir un tel crime".

Les membres du bloc ont alors appelé le gouvernement "à déclarer un état d’urgence partiel dans le sud", comme cela avait été le cas après la double explosion du port de Beyrouth. Ainsi, précisent-ils, "l’administration locale (au Liban-Sud) sera alors sous l’autorité de l’armée et, dans ce cas, les élections municipales pourront être organisées dans les autres gouvernorats et se tiendront dans le sud plus tard, dès que l’état d’urgence sera levé".

Par ailleurs, le bloc a salué "les positions souverainistes" du patriarcat maronite et de Dar el-Fatwa, les considérant comme "une soupape de sécurité dans la phase difficile que traverse le pays".

Il a aussi dénoncé la frappe survenue samedi contre les soldats de la paix de la Finul considérant qu’elle "constitue une atteinte à la souveraineté libanaise" tout en appelant à "une enquête transparente pour identifier les responsables". Un nouvel incident grave qui, selon le Renouveau, souligne "la nécessité de mettre en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU et de toutes les autres résolutions internationales".