Les différents services de sécurité étaient mobilisés, dimanche, pour retrouver la trace de Pascal Sleiman, le coordonnateur des Forces libanaises à Jbeil, enlevé dans la journée dans le périmètre du village de Hakel, dans ce caza.

M. Sleiman se rendait de la localité de Khrabeh, où il présentait ses condoléances à la famille d’un défunt, à son propre village, Mayfouk, lorsque quatre individus armés, à bord d’une Subaro blanche, lui ont barré la route et l’ont obligé, par la force des armes, à descendre de sa voiture pour monter dans la leur. Selon des médias locaux, son téléphone aurait été retrouvé tard dans la nuit sur une route du nord, mais cette information n’a pas été confirmée de source officielle.

Le rapt de Pascal Sleiman a suscité un vif émoi dans le caza de Jbeil où des rassemblements ont été organisés à Jbeil, Amchit et Mastita, pendant que les services de sécurité compétents menaient une enquête, sous la supervision directe du Premier ministre sortant, Najib Mikati, du ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maalaoui, et du commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun.

 

Le chef des FL, Samir Geagea, est arrivé tard en soirée au bureau de son parti à Mastita

M. Mikati a pris contact avec Bassam Maalaoui, ainsi qu’avec le commandant en chef de l’armée, pour réclamer une intensification des investigations et une collaboration de tous les services compétents entre eux, afin que Pascal Sleiman soit localisé et libéré au plus vite.

À son tour, le ministre de l’Intérieur a appelé la famille du cadre FL pour l’assurer que les services de l’ordre n’épargnent aucun effort pour le retrouver sans tarder.

Au fur et à mesure que les heures passaient, la tension et la colère grandissaient cependant. D’aucuns redoutaient que le rapt soit motivé par des considérations politiques, le Hezbollah, farouche adversaire politique des FL, étant omniprésent dans la région.

En soirée, des partisans des Forces libanaises ont bloqué la circulation dans les deux sens sur l’autoroute de Jbeil, en signe de protestation contre l’enlèvement de leur camarade, alors que des appels étaient lancés pour une fermeture de tous les établissements de commerce et autres, dans le caza de Jbeil, lundi.

À Mastita, plusieurs responsables et députés FL et Kataëb suivaient de près les investigations menées, à partir du bureau des FL dans ce village, où le chef du parti, Samir Geagea, est arrivé tard dans la soirée.

L’enlèvement de M. Sleiman a suscité une série de réactions indignées. Le chef du parti Kataëb, Samy Gemayel, a mis en garde " contre ce développement dangereux ". Lui et le député Nadim Gemayel (Kataëb) ont appelé les forces de sécurité à oeuvrer " sérieusement et rapidement pour retrouver Pascal Sleiman et le libérer ". M. Gemayel a relevé qu’il a été enlevé " en plein jour dans un secteur résidentiel ".

Le chef du bloc parlementaire du Renouveau, Michel Moawad, a mis en garde contre " un retour à des pratiques qui ont marqué une période sombre de l’histoire du Liban ", tandis que son collègue, Waddah Sadek (indépendant), a appelé à la retenue, jugeant " nécessaire de ne pas anticiper les événements et de laisser les services de sécurité faire leur travail ".

L’ancien député Farès Souhaid s’est dit confiant dans les forces de sécurité qui ne tarderont pas, selon lui, à faire la lumière sur cette affaire.