Le président français, Emmanuel Macron, s’est à nouveau impliqué personnellement dans la crise libanaise, en s’engageant à tout faire "pour prévenir la montée des violences entre le Liban et Israël" et en exhortant les responsables du pays à résoudre "enfin" la crise institutionnelle.

Signe de cet investissement, le président français a multiplié les contacts. Il a ainsi reçu vendredi à l’Élysée le Premier ministre sortant, Najib Mikati, mais aussi le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun. Ce dernier a participé par ailleurs à une réunion à Paris avec ses homologues français et italien, dont les pays sont parmi les principaux contributeurs de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).

Emmanuel Macron s’est également entretenu au téléphone avec le chef du Parlement, Nabih Berry.

Selon l’Élysée, le président français "continue d’agir pour la stabilité du Liban de manière qu’il soit protégé des risques liés à l’escalade des tensions au Moyen-Orient". Il a martelé "l’engagement de la France à faire tout ce qui est en son pouvoir pour prévenir la montée des violences entre le Liban et Israël" qui se poursuivent depuis le 8 octobre, date à laquelle le Hezbollah a ouvert le front sud en soutien au Hamas dans sa guerre à Gaza.

M. Macron a notamment "dit sa détermination à continuer d’apporter aux Forces armées libanaises le soutien qui leur est nécessaire" et "souligné la responsabilité de tous" pour que la Finul "puisse pleinement exercer ses responsabilités", selon un communiqué de l’Élysée, publié tard en soirée, vendredi.

Le président français a, en outre, appelé une fois de plus "les responsables politiques à trouver enfin une issue à la crise institutionnelle qui fragilise le Liban". Le dossier de la présidentielle est bloqué depuis la fin du mandat de l’ancien chef de l’État, Michel Aoun, le 30 octobre 2022.

M. Macron, qui devrait en outre s’entretenir prochainement avec d’autres acteurs politiques libanais, a parallèlement demandé à son envoyé personnel, Jean-Yves Le Drian, "de poursuivre ses efforts" dans ce sens. L’ex-chef de la diplomatie française, auquel il a délégué le dossier depuis 2023, vient de se rendre aux États-Unis pour coordonner l’action diplomatique des deux puissances.

"J’ai remercié" le président Macron "pour ses efforts continus afin de faire cesser l’agression israélienne au Liban, et pour son soutien à l’armée (libanaise) afin de lui permettre de mener à bien ses tâches", a déclaré de son côté M. Mikati dans un communiqué.

Dès janvier, la France a soumis au Liban et à Israël une initiative pour désamorcer le conflit à leur frontière commune. À Paris, on assure que le chef du gouvernement libanais a promis à Emmanuel Macron de reprendre contact avec lui dans les prochains jours avec une réponse sur les différents points du plan français.

Pour rappel, cette feuille de route impliquerait le retrait des combattants du Hezbollah à une distance de 10 kilomètres de la frontière, ainsi que le déploiement de 15.000 soldats de l’armée libanaise dans les régions frontalières. Sa mise en place s’étendrait sur trois étapes, la première étant une accalmie de dix jours, suivie d’un retrait des combattants du Hezbollah, puis des négociations au sujet de la frontière libano-israélienne.

Francesco Fontemaggi, avec AFP

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