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À l’issue de leur réunion avec le président de la Chambre, Nabih Berry, les ambassadeurs du Quintette ont exprimé leur désillusion quant à la possibilité de la tenue prochaine d’une séance consacrée à l’élection d’un président. De plus, aucune réponse ne leur a été fournie quant à la volonté de M. Berry d’accepter l’organisation de séances de dialogue et de concertation sans qu’il en assure la présidence. Plus encore, les ambassadeurs n’ont pas senti que le tandem chiite Amal-Hezbollah serait prêt à renoncer à son candidat, à savoir le chef des Marada, Sleiman Frangié, ni à élire un président.

En apparence, M. Berry s’est montré coopératif à l’égard des représentants du Quintette et leur a assuré qu’il souhaitait élire un président de la République dans les plus brefs délais. Cela dit, le président de la Chambre a parlé de consensus comme condition sine qua non et n’a pas hésité à répondre aux questions des ambassadeurs liées à son initiative concernant l’élection. De toute évidence, les ambassadeurs s’attendaient à de telles réponses et ont informé M. Berry qu’ils passaient désormais à la seconde phase de leur mission. Ils ont souligné la nécessité urgente d’accélérer l’élection présidentielle, mettant en avant les multiples dangers auxquels le Liban est confronté et soulignant que la communauté internationale ne tolérera pas l’absence d’un chef d’État lorsque des décisions cruciales doivent être prises.

Dans ce contexte et d’après certaines informations, les ambassadeurs du Groupe des Cinq communiqueront aux principales parties libanaises les réponses avancées par Nabih Berry, bien que celles-ci ne soient pas définitives. Par la suite, ils s’emploieront à persuader les forces de l’opposition de participer au dialogue sans plus tarder, afin de disposer d’un levier de pression contre M. Berry et le Hezbollah – l’objectif étant d’inciter ces acteurs à faire des concessions concernant la gestion du dialogue et l’organisation de séances ouvertes visant à élire un président.

Néanmoins, les ambassadeurs sont bien conscients de la difficulté de pareille entreprise et du fait que le Hezbollah n’acceptera pas d’être perçu comme celui qui a toléré une configuration éliminant les chances de M. Frangié d’accéder à la présidence.