Les Forces libanaises ont vivement critiqué, vendredi, le dernier rapport de l’ONG Human Rights Watch (HRW), qui a "délibérément fait un amalgame entre les déplacés syriens qui s’opposent au régime et dont le rapatriement mènerait à leur arrestation et leur persécution dans leur pays, et les 99% des déplacés qui ne sont pas des militants".

Les FL ont dit estimer que cette "déformation" de la réalité vise à maintenir les déplacés syriens au Liban, alors que leur présence constitue un lourd fardeau pour le Liban, à tous les niveaux.

Dans un communiqué, le parti a estimé qu’en insistant sur cet aspect, HRW a voulu "généraliser, en soulignant que tous les déplacés sont des militants au sein de l’opposition syrienne, et que leur rapatriement mènera à leur persécution et à leur torture". "Ce qui est totalement faux, sachant que les opposants au régime peuvent rentrer dans les régions qui ne sont pas soumises au contrôle du régime syrien", était-il précisé dans le texte. Elles ont indiqué que le nombre des militants au sein de l’opposition ne dépasse pas quelques dizaines, sachant que la plupart d’entre eux ont quitté le Liban en raison du contrôle exercé par l’axe de la Moumanaa et parce qu’ils y étaient poursuivis.

Selon les FL, la situation des déplacés syriens au Liban est "sans précédent à l’échelle mondiale". Le nombre des migrants accueillis par le Liban est équivalent à presque la moitié du nombre de sa population.

"Si Human Rights Watch tient vraiment aux déplacés, elle devrait les aider soit à se réinstaller dans d’autres pays, soit à rentrer en Syrie où ils s’installeront dans des zones contrôlées à la fois par le régime et l’opposition, lit-on dans le communiqué des FL. Elle devrait exhorter les organisations internationales à leur assurer un appui financier dans ces pays."

Jeudi, Human Rights Watch a publié un rapport affirmant qu’au cours des derniers mois, "les autorités libanaises ont détenu des Syriens de manière arbitraire, les ont torturés et rapatriés dans leur pays, y compris les militants au sein de l’opposition et les déserteurs de l’armée".

"Depuis le meurtre du responsable local d’un parti politique le 7 avril 2024 (Pascal Sleiman, coordinateur des FL à Jbeil, NDLR), que l’armée libanaise a attribué à un groupe de ressortissants syriens, des ministres libanais et des responsables politiques ont appelé au retour des Syriens dans leur pays, alimentant la violence continue contre ceux-ci", lit-on dans le rapport.

HRW a estimé que "l’armée libanaise a, en 2023, sommairement rapatrié de force des milliers de Syriens, y compris des enfants non accompagnés, vers la Syrie, en violation des lois libanaises en vigueur et des obligations internationales du Liban en matière de droits de l’homme". "En rapatriant de force des militants de l’opposition syrienne et des déserteurs de l’armée, le Liban a violé ses obligations en tant qu’un État partie de la Convention des Nations unies contre la torture, ainsi que le principe de droit international de non-refoulement qui consiste à ne pas renvoyer de force des personnes dans des pays où elles courent un risque clair de torture ou de persécution", lit-on dans le rapport.