Le député Michel Moawad a mis en garde "contre les défis existentiels qui nous guettent tous" avec, en tête, "la confiscation de la décision nationale" de guerre et de paix par le Hezbollah, sans toutefois le nommer. Il a ainsi exhorté les parties "à redoubler d’efforts" pour affronter "ensemble" les défis et "restaurer le rôle de l’État – seul apte à protéger les Libanais", a-t-il aussi défendu.

Des propos que M. Moawad a tenus, lundi, lors d’une rencontre avec le président du parti des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, en présence du député FL, Fadi Karam.

Parmi ces défis, M. Moawad a dénoncé la guerre dans laquelle le Liban est entraîné depuis le 8 octobre 2023 sur son front sud. Un conflit qui "n’a rien à voir avec l’intérêt national supérieur de la patrie", a-t-il estimé. Selon lui, il est une conséquence de "l’influence iranienne au Liban et du bras de fer israélo-iranien au détriment du Liban, de son peuple, de son économie et de sa stabilité"; et aussi "la résultante de la présence syrienne au Liban, qui met en exergue la nécessité de contrôler les frontières du pays".

Les autres enjeux majeurs auxquels le pays est confronté sont "le blocage de l’élection présidentielle et la fuite des cerveaux surtout au sein de la jeunesse libanaise en raison de la situation de crise économique et sociale".

M. Moawad dit également s’être mis d’accord avec M. Geagea sur "la nécessité et l’importance de la collaboration entre les différentes composantes libanaises, considérant que personne ne peut faire face seul (à ses défis)".

M. Moawad a aussi révélé que cette réunion "fructueuse" de plus "de deux heures" avec M. Geagea a permis aux deux hommes de "jeter les bases des prochaines étapes pratiques que l’opposition libanaise devrait suivre ensemble".

Par ailleurs, le député a estimé que "nous (l’opposition) avons hérité d’une majorité théorique issue des élections législatives (de juin 2022) qui rejette que les armes échappent au contrôle de l’État". Il a toutefois reconnu que "l’opposition est constituée de groupes disparates, ce qui l’affaiblit en profitant à l’obstruction permanente et à l’incapacité de mettre pleinement en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité et à faire pression sur le Hezbollah pour l’empêcher d’entraîner le Liban dans une guerre non voulue" par tous.

En réponse à une question sur la visite de demain (mardi) de M. Le Drian pour tenter de débloquer la question présidentielle, M. Moawad a espéré que "la communauté internationale jouera son rôle en exerçant des pressions (sur les parties) afin de faire face à l’obstruction existante qui empêche la mise en œuvre de la Constitution libanaise".

M. Moawad a enfin appelé le Parlement libanais à "assumer sa responsabilité nationale", sa "tâche principale" étant de "faire face au blocage évident exercé par le Hezbollah et ses alliés".