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Lors de leur visite en Irak, le chef du gouvernement d’expédition des affaires courantes, Najib Mikati, et sa délégation n’ont émis aucune promesse sérieuse au sujet des sommes dues au gouvernement irakien. La dette en question résulte d’un accord d’importation de fioul qui sera converti en gazole au profit d’Électricité du Liban (EDL). M. Mikati s’est contenté d’expliquer aux Irakiens les difficultés rencontrées par le Parlement qui l’ont empêché de se réunir de façon périodique pour approuver des législations – y compris un projet de loi relatif au remboursement de la dette envers l’Irak. Najib Mikati a souligné que le président de la Chambre, Nabih Berry, lui avait promis d’organiser une séance législative avec ce projet à l’ordre du jour, mais aucune date n’a été fixée à cette fin.

De même, M. Mikati – en attendant que le Parlement approuve le projet de loi relatif au remboursement de la dette – a proposé de rembourser de petites sommes à l’Irak, à partir des fonds détenus par EDL, estimés à environ 75 millions de dollars. Cela dit, la proposition a immédiatement été rejetée par le ministre de l’Énergie, Walid Fayad, qui envisage d’utiliser ces fonds pour acheter de plus grandes quantités de gazole, indépendamment de l’accord entre les deux pays. Dans le cadre de cet accord, deux navires seraient assurés par mois, ainsi qu’un troisième, grâce aux fonds d’EDL, ce qui augmenterait le nombre d’heures d’électricité et les factures perçues par la compagnie.

Il est à noter que, conformément au premier contrat signé avec l’Irak, le gouvernement libanais a transféré la somme de 531 millions de dollars – en "lollars" – au compte de la banque centrale irakienne à la Banque du Liban. Le Liban doit encore 191 millions de dollars dans le cadre du deuxième contrat avec l’Irak, dont l’échéance est fixée au 27 juillet en cours, montant qui n’a pas encore été transféré et que l’Irak réclame.

Dans ce même contexte, les Irakiens ont demandé à recevoir des biens et services pour la valeur des fonds transférés au compte de la banque centrale irakienne. Demande qui n’a toujours pas été satisfaite, étant donné qu’aucun mécanisme n’a été approuvé pour acheter les biens et services en question sur le marché libanais. La compagnie IDAL devrait se charger de cette opération, censée être financée par le versement d’environ 400.000 dollars. Or, le gouvernement libanais n’est toujours pas parvenu à régler ce montant, ce qui paralyse également ce processus.

La partie irakienne a fait preuve de bonnes intentions dans ses négociations avec le gouvernement libanais et s’est montrée prête à renouveler une troisième fois le contrat relatif au fioul – à condition que la partie libanaise fasse montre de sérieux et rembourse sa dette. Pour l’Irak, ne pas joindre le geste à la parole relève de la manipulation, une attitude que le pays des deux fleuves rejette en bloc.