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Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, et le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, tentent de se positionner entre le Hezbollah et la communauté internationale. Cependant, depuis le 8 octobre, ils se trouvent dans une impasse. En effet, les décisions du Hezbollah ne concernent pas uniquement la scène libanaise, mais s’étendent ailleurs, en particulier en Iran, principal fournisseur de soutien politique, financier et militaire.

De son côté, la communauté internationale sait pertinemment que le pouvoir au Liban n’est guère plus qu’une boîte aux lettres utilisée à la fois par le Hezbollah et par la communauté internationale pour échanger leurs messages respectifs.

Le principal message adressé à la communauté internationale confirme que le Liban est prêt à appliquer la résolution 1701 dans son intégralité, à condition qu’Israël en fasse autant.

Selon des sources diplomatiques occidentales, cet engagement libanais, désormais consigné par écrit, constitue une promesse irrévocable si un accord est conclu pour mettre fin aux violations israéliennes – qu’elles soient aériennes, maritimes ou terrestres – et si les réserves concernant la Ligne bleue sont levées. Dans ce cas, les autorités libanaises n’auront plus aucune excuse pour ne pas rendre la région au sud du Litani, libre de toute arme et de tout combattant, et la mettre sous l’autorité exclusive de l’armée libanaise et de la Finul.

Selon ces mêmes sources, la question des fermes de Chebaa et des collines de Kfarchouba ne devrait pas servir de prétexte pour entraver la mise en œuvre intégrale de la résolution 1701. En effet, ces zones ne sont pas couvertes par la résolution, et aucune délimitation des frontières n’y a été effectuée entre le Liban, la Syrie et Israël.

De plus, le fait que des Libanais possèdent des terres dans ces zones ne signifie pas qu’elles relèvent automatiquement de la souveraineté libanaise, tout comme les propriétés detenues par des Libanais en Syrie ne sont pas sous souveraineté libanaise.

Pendant ce temps, la communauté internationale, notamment les États-Unis, la France, le Qatar et l’Égypte, tente d’éviter une guerre totale, dont l’un des foyers potentiels semble être, pour le moment, le Liban-Sud.

Selon des sources à Washington, les pressions exercées par l’administration américaine ont deux objectifs:

D’un côté, éviter que la riposte iranienne à l’assassinat de Haniyé et celle du Hezbollah à l’assassinat de Fouad Chokr ne ciblent des civils israéliens, car cela donnerait au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou le prétexte recherché pour lancer son offensive.

De l’autre, convaincre les Israéliens de ne pas réagir si les représailles ne visent que des sites militaires.

Cependant, les Américains n’ont pas encore obtenu de garantie de la part du Premier ministre israélien à ce sujet.

Face à cette situation complexe, et selon des sources à Washington, l’administration Biden a décidé d’intensifier les pressions pour parvenir à un échange de prisonniers.

Elle considère cette option comme le seul moyen d’éviter une escalade de la part de l’Iran et du Hezbollah, et d’assurer une période de trêve qui permettrait de négocier un cessez-le-feu permanent et une solution politique pour un avenir plus stable.

La question reste de savoir si ces pressions américaines réussiront à prévenir une explosion du conflit.

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