Le député Pierre Bou Assi, membre du bloc de la République forte (Forces libanaises, FL), a partagé son point de vue sur la scène locale, abordant les problèmes auxquels le pays est confronté.

Exprimant son inquiétude à l’égard de toutes les communautés libanaises, quelle que soit leur confession, M. Bou Assi a souligné le sentiment dominant de danger existentiel, de nombreux Libanais se sentant exclus d’un partenariat significatif au sein de la nation.

Lors d’un entretien télévisé accordé jeudi à la chaîne officielle Télé Liban, il a déploré la désintégration de l’autorité de l’État, notant une tendance "troublante" où les décisions stratégiques sont entre les mains de l’Iran.

M. Bou Assi a estimé que "l’Iran a entraîné le Liban dans la confrontation avec Israël pour s’assurer un siège à la table des négociations".

Selon le député FL, la lecture générale de la situation indique que l’Iran et le Hezbollah ne veulent pas la guerre. Par conséquent, le Hezb ne voudrait pas se mettre en danger et s’efforcerait de ne pas dépasser les règles d’engagement.

Dans ce cadre, M. Bou Assi considère que "l’isolationnisme chiite croissant est une tendance dangereuse pour le Liban".

"Le Hezbollah ne peut pas forcer les partis libanais à mourir sur la route de Jérusalem (expression utilisée par le Hezb dans les faire-part de la mort de ses combattants, NDLR) car ils sont des partenaires dans ce pays et non des attachés ou des invités", a-t-il fustigé.

Et d’ajouter qu’Israël a significativement infiltré le système du Hezbollah, rendant le pays vulnérable.

"Il pourrait y avoir plus de mille agents israéliens au Liban, étant donné qu’Israël a déjà visé plus de 500 cibles relevant du Hezbollah", a-t-il ajouté. M. Bou Assi a accusé le Hezb d’"exposer le Liban sur les plans sécuritaire, militaire, économique et social", en plus d’"infliger de lourdes pertes au Liban, que ce soit aujourd’hui ou en 2006".

"Nous n’acceptons pas que le Hezb soit plus grand que l’État ou le gouvernement", a-t-il fustigé, dénonçant la passivité du Premier ministre sortant, Najib Mikati, qui "a renoncé à assumer ses responsabilités".

Concernant le dossier de l’électricité, M. Bou Assi a appelé à "la décentralisation du secteur de développement, en particulier de l’énergie", car, selon lui, "la stratégie de centralisation a échoué". À cet égard, il a critiqué Gebran Bassil pour avoir rejeté les propositions du Qatar et du Koweït visant à résoudre le problème.

Il a accusé M. Bassil de privilégier ses intérêts personnels au détriment des intérêts nationaux, appelant à une réforme décisive du secteur de l’énergie pour lutter contre la corruption et l’inefficacité.