Le collectif des militaires à la retraite a mis en garde contre toute "calomnie et atteinte" à ses droits, prévoyant "des actions en réponse à toute tentative de mise à l’écart de ses revendications".

Dans un communiqué publié jeudi, le collectif a exprimé son indignation face à la tentative du gouvernement de diviser les rangs des militaires à la retraite et de semer la discorde entre le collectif et l’Association des retraités de l’armée, soulignant que les objectifs des deux groupes sont alignés. Le communiqué précise: "Notre objectif ultime est d’assurer une vie décente aux militaires retraités et de garantir l’égalité des salaires entre toutes les composantes de l’État."

Et d’ajouter: "Si la défense des droits des retraités est perçue comme un crime et une insurrection contre l’État, nous sommes fiers de mener une telle bataille." En dénonçant la politique discriminatoire menée à l’égard des diverses catégories du secteur public, le collectif a pointé du doigt les autorités politiques qui travaillent au démantèlement de la nation et de ses institutions, en particulier celles liées à la sécurité.

Il a, par ailleurs, considéré que la "réaction populaire à la tenue clandestine d’une séance gouvernementale n’est, en aucun cas, un acte organisé", mais "l’expression d’un mécontentement face à l’humiliation ressentie par ceux qui ont consacré une grande partie de leur vie à défendre l’État et ses institutions et qui se sentent trahis par un gouvernement qui les a abandonnés".

Ce communiqué intervient au lendemain de propos tenus, mercredi, par le Premier ministre sortant, Najib Mikati. Dans une déclaration publiée par son bureau de presse, le chef de l’exécutif avait réagi à la mobilisation survenue après la tenue d’une séance ministérielle "surprise", mercredi, en début d’après-midi, au Grand Sérail. La séance initiale devait se tenir mardi à 9 heures du matin.

"Il semble que les groupes organisés qui se mobilisent sous le slogan ‘revendication des droits des militaires à la retraite’ aient décidé de se retourner contre l’État et l’institution du Conseil des ministres et de paralyser complètement le pays", a signalé M. Mikati dans son communiqué. Et de s’interroger: "Est-ce un crime commis par le gouvernement que de se réunir pour traiter de questions concernant la population et les affaires des administrations publiques?"

Il convient de rappeler que le gouvernement s’est réuni mercredi, in extremis, pour discuter de l’ordre du jour initialement prévu pour la séance du mardi, qui ne s’est pas tenue par défaut de quorum, en raison du sit-in des militaires retraités qui ont entravé l’accès au Grand Sérail, exigeant que la revendication de leurs droits soit prise en compte.