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Une réunion virtuelle a eu lieu entre le ministère de la Santé et les administrations des hôpitaux via Zoom, au cours de laquelle il a été décidé que tous les blessés seraient pris en charge aux frais du ministère. Ce dernier s’engage à régler les hôpitaux dès réception des rapports concernant le nombre de blessés et leur état. Toutefois, cet accord sera-t-il réellement respecté, ou restera-t-il sans effet, comme cela a été le cas pour les hôpitaux et les blessés du 4 août?

Les tensions au Liban s’intensifient en raison des récents incidents de sécurité impliquant des appareils de communication piégés, appartenant à des membres du Hezbollah, qui ont causé des dizaines de morts et des milliers de blessés. Cette situation intervient alors que l’État libanais fait face à une grave crise économique et financière, compliquant le soutien aux hôpitaux privés pour accueillir les victimes.

Les événements récents soulèvent des interrogations parmi les Libanais quant à la capacité des hôpitaux à prendre en charge un nombre croissant de blessés si la guerre s’intensifie. D’où le gouvernement pourra-t-il tirer les fonds nécessaires pour financer les soins de milliers de blessés après ces attaques?

Malgré ces préoccupations, les hôpitaux poursuivent leur mission d’assistance et de traitement des blessés tout en maintenant leur collaboration avec le ministère de la Santé.

Selon les informations disponibles, une réunion virtuelle entre le ministère de la Santé et les administrations des hôpitaux a abouti aux décisions suivantes:

  • Les hôpitaux devront envoyer un rapport détaillé au ministère de la Santé sur le nombre de blessés et leur état médical, sans mentionner les noms des victimes.
  • Tous les blessés seront soignés aux frais du ministère de la Santé, qui s’engage à régler les hôpitaux dès réception des rapports. Cela garantira un paiement rapide, contrairement aux dépenses liées aux soins des blessés de l’explosion du 4 août, qui n’ont pas encore été remboursées.
  • Les fonds proviendront des 11 millions de dollars réservés par le gouvernement pour le plan d’urgence en cas de guerre avec Israël.

Cependant, le ministère respectera-t-il cet accord ou sera-t-il sans effet, comme cela a été le cas pour les hôpitaux et les blessés du 4 août ?

Le président du syndicat des propriétaires d’hôpitaux privés, Sleiman Haroun, a insisté sur l’urgence d’un soutien en fournitures médicales, en médicaments et en fonds, car les opérations sont coûteuses et les blessures très graves. Il a comparé la situation actuelle à celle de la double explosion du port de Beyrouth, notant qu’il y a cette fois un nombre de blessés beaucoup plus important. La plupart des victimes nécessitent une hospitalisation prolongée, compliquant la gestion des soins.

M. Haroun a décrit la situation des hôpitaux comme difficile, mais a souligné leur capacité à absorber le choc grâce à une coordination étroite avec la salle de crise du ministère de la Santé. Les hôpitaux ont réussi à répartir les patients selon leur capacité d’accueil et les spécialités disponibles.

Il a également mentionné que le nombre de patients en soins intensifs est très élevé et que, sans préparation préalable, les hôpitaux auraient eu du mal à gérer cette situation. En réponse à une question sur la possibilité d’une guerre totale imminente, M. Haroun a déclaré que les hôpitaux ne pourraient pas supporter davantage de pression. Selon lui, il leur faudra au moins trois semaines pour retrouver leur équilibre et terminer le traitement des blessés déjà hospitalisés, qui nécessitent plusieurs interventions.