Le président de la République Michel Aoun a affirmé mardi que "tout ce qui se dit sur la renonciation aux droits du Liban dans le dossier des frontières maritimes est faux, parce que ceux qui tiennent ces propos ne sont pas au courant de ce qui s’est passé lors des discussions" avec le médiateur américain, Amos Hochstein, durant sa visite à Beyrouth le 9 février. "Ces délibérations préserveront les droits et les richesses naturelles du Liban, et c’est ce qui est important ", a-t-il ajouté.

Cette déclaration est intervenue en pleine polémique sur la bonne ligne à adopter dans la délimitation des frontières maritimes entre le Liban et Israël, dans le cadre de pourparlers indirects entre les deux pays menés par l’émissaire américain Amos Hochstein, lesquels auront un grand impact sur les droits d’exploitation d’hydrocarbures offshore. Le président Aoun s’est déclaré en faveur de la " ligne 23 ", et non pas de la " ligne 29 ", qui accorde au Liban 1 430 km2 supplémentaires et un accès à une plus grande partie des champs gaziers, alors qu’il défendait âprement " la ligne 29 ". Ce changement d’attitude du chef de l’Etat avait poussé plusieurs personnalités politiques à l’accuser de renoncer aux droits du Liban.

Abordant le dossier de la crise économique que traverse le Liban, "qui a conduit de nombreux Libanais à un état d’extrême pauvreté", le chef de l’Etat a souligné que " certaines personnes l’attaquent personnellement parce qu’il combat la corruption, et essaient de présenter les choses comme étant d’ordre personnel ou confessionnel, alors que c’est exactement le contraire ".

Le président Aoun a ajouté : " Les banques ont placé à la Banque centrale des dépôts d’une valeur de 86 milliards de dollars, dont le gouvernement a reçu 5 milliards. La valeur des réserves restantes étant estimée à 13 milliards, la question la plus importante est de savoir où sont allés les 68 milliards qui restent ? "

Il a noté qu’il " n’est pas possible que ceux qui veulent gouverner appauvrissent les citoyens au lieu de les aider, de leur créer des opportunités d’emploi et de préserver la richesse nationale ".

Il a conclu en soulignant " l’importance que le dialogue s’accompagne de la diffusion d’une culture de solidarité nationale pour lutter contre la corruption et préserver les diverses valeurs humaines et vertus afin que nous puissions continuer ", soulignant que " le dialogue est le point de départ point pour obtenir des résultats fructueux. "

Le chef de l’Etat a tenu ces propos en recevant une délégation de " l’Académie culturelle Jaafarie pour les recherches et les études islamiques et le dialogue interreligieux ", conduite par cheikh Muhammad Hussein Al-Hajj.