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Des centaines de frappes israéliennes ont touché le sud et l’est du Liban lundi, après qu’Israël a conseillé aux habitants de ces régions de "s’éloigner des cibles" du Hezbollah.

Tandis que la formation pro-iranienne continue de lancer des salves de roquettes en riposte aux bombardements de l’État hébreu, les différentes composantes de l’axe mené par Téhéran ont commencé à multiplier les déclarations en guise de soutien.

L’Iran condamne fermement les frappes israéliennes

Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a accusé lundi Israël de vouloir "élargir" le conflit au Moyen-Orient, soulignant que cela ne "profiterait à personne" et insistant sur le fait que Téhéran ne cherche pas à "déstabiliser" la région.

"Nous savons mieux que quiconque que si une guerre plus importante devait éclater au Moyen-Orient, cela ne profiterait à personne dans le monde. C’est Israël qui cherche à élargir ce conflit", a-t-il déclaré lors d’une table ronde, à New York, avec des journalistes.

Plus tôt dans la journée, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a "fermement condamné les vastes attaques aériennes" menées par Israël dans le sud du Liban et a "mis en garde contre les conséquences dangereuses de la nouvelle aventure des sionistes", selon un communiqué officiel.

Pezeshkian, un réformateur qui a prêté serment fin juillet, fait ses débuts à l’ONU où il participe à l’Assemblée générale annuelle des Nations unies.

Irak: Sistani appelle à "stopper l’agression barbare" israélienne

Chez le voisin irakien, où Téhéran jouit d’une influence non négligeable, le grand ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité religieuse pour des millions de chiites d’Irak et du monde, a appelé lundi à "exercer tous les efforts possibles pour stopper l’agression barbare" contre le Liban, où le mouvement Hezbollah est la cible des bombardements d’Israël.

Le grand ayatollah Ali Sistani, 94 ans, est une personnalité centrale en Irak et pour des millions de fidèles chiites au-delà des frontières du pays.

En mars 2021, il avait reçu le pape François à l’occasion d’une entrevue historique à Najaf, ville sainte du centre de l’Irak.

Face à la montée du groupe État islamique (EI) en 2014, il avait édicté une "fatwa" exhortant les Irakiens à prendre les armes pour lutter contre les jihadistes. C’est ainsi qu’était né le Hachd al-Chaabi, puissante coalition d’anciens paramilitaires, désormais intégré aux forces régulières, allié de Téhéran et jouissant d’un rôle politique incontournable.

Évoquant dans un communiqué sur son site web "les jours difficiles que traverse le peuple libanais, de plus en plus exposé à une agression brutale d’Israël", l’ayatollah Ali Sistani appelle à "exercer tous les efforts possibles" pour mettre un terme à cette "agression barbare et protéger le peuple libanais".

Il appelle aussi "les croyants" à "contribuer à alléger les souffrances" des Libanais et à "répondre à leurs besoins humanitaires".

Les autorités irakiennes, dominées par des partis pro-Iran, entretiennent des liens étroits avec le Liban et le Hezbollah, mouvement chiite libanais également allié incontournable de Téhéran.

À l’heure actuelle, il est encore impossible de déterminer quel sera l’impact de son appel. Néanmoins, en raison de son poids au sein des communautés chiites irakiennes, il n’est pas à exclure que cela encouragera des centaines de combattants irakiens à venir se battre sur le théâtre d’opérations libanais.

La "Résistance islamique en Irak" revendique des attaques de drones

De son côté, la "Résistance islamique en Irak", une coalition de groupes islamistes soutenus par l’Iran et responsables d’attaques contre la coalition internationale contre l’État islamique (EI) et contre Israël, n’a pas encore publié de communiqué concernant la situation.

En revanche, elle a revendiqué, dans la matinée, une série d’attaques de drones menées dans la nuit contre l’État hébreu. Elle a notamment déclaré avoir pris pour cible une base d’observation israélienne, située dans le nord du pays.

Elle a ajouté dans le communiqué que les attaques avaient été menées en soutien aux Gazaouis, sans toutefois faire mention du Liban.

Le Hamas exprime sa "solidarité" avec le Hezbollah

Enfin, le mouvement islamiste palestinien Hamas a condamné les frappes israéliennes meurtrières visant son allié du Hezbollah au Liban, en les qualifiant "d’agression barbare".

"Cette agression barbare à grande échelle est un crime de guerre", a-t-il affirmé dans un communiqué, en soulignant sa "solidarité (…) avec (ses) frères du Hezbollah et le peuple libanais frère".

Du côté des Houthis, aucune déclaration n’a pour l’instant été publiée.

 

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