Le nombre des Libanais qui se sont inscrits auprès des ambassades des pays où ils résident, dans la perspective des législatives de mars 2022, à l’expiration du délai officiel, samedi à minuit, est 244.442, selon le ministère des Affaires étrangères, qui ne fournit cependant pas les détails de leur répartition sur les six continents.
La plateforme Thawra Map a diffusé cette distribution qui se présente de la manière suivante : 22.668 Libanais inscrits en Océanie, 59.211 en Amérique du Nord, 6.350 en Amérique latine, 74.882 en Europe, 20.127 en Afrique et 61.204 en Asie, mais le total ne correspond pas à celui annoncé par le ministère des Affaires étrangères.
Quoi qu’il en soit, ces chiffres démontrent un taux d’inscription beaucoup plus important que celui de 2018, lorsque seulement 92.810 Libanais de l’étranger s’étaient inscrits pour participer aux élections parlementaires de la même année. Ils mettent en exergue chez les Libanais de la diaspora une volonté marquée d’essayer, à travers le scrutin, de hisser de nouvelles figures au Parlement, dans l’espoir de parvenir à terme à obtenir un changement de la classe politique et de la façon avec laquelle le pays et les affaires publiques sont gérées.
Cette forte mobilisation s’inscrit ainsi dans la continuité du mouvement contestataire d’octobre 2019 et du soulèvement populaire contre une classe politique jugée responsable de la descente aux enfers des Libanais. Les électeurs inscrits à l’étranger ont incontestablement réussi à constituer un bloc important quand bien même nombreux sont ceux qui, parmi eux, se sont plaints de difficultés à s’enregistrer. Selon le média numérique, " Al Janoubia ", certains émigrés se sont mêmes indignés de ce que certains villages et cazas du Sud, comme Bint Jbeil et Nabatieh, ne figuraient pas sur le site officiel du ministère des Affaires étrangères. Ils n’avaient pas pu de ce fait s’inscrire sur les listes relatives à ces circonscriptions.
La diaspora libanaise est donc bien prête pour le scrutin alors que des doutes sont émis, au niveau local, quant à la tenue des Législatives, en raison du bras-de-fer politique autour de leur date et du vote des émigrés, autorisés à titre exceptionnel par la Chambre à élire les 128 députés qui la composent alors qu’ils étaient supposés, en vertu de la loi électorale, à voter seulement pour six députés les représentant dans les six continents.
Mercredi dernier, le Courant patriotique libre (CPL, présidé par Gebran Bassil) a déposé auprès du Conseil constitutionnel un recours contre les amendements introduits récemment par le Parlement à la loi électorale. Un premier concerne la date du scrutin, avancé par la Chambre au 27 mars alors que les élections auraient dû se tenir en mai. Le deuxième se rapporte au nombre des députés élus par les expatriés. Le CPL milite aussi pour la mise en place des méga-centres, également prévus par la loi, et qui permettent aux électeurs de voter dans le périmètre de leurs lieux de résidence, sans avoir à se rendre dans leurs villages d’origine pour élire leurs députés. Or le Parlement n’a pas tenu compte de cette clause de la loi.
Le Conseil constitutionnel doit donc plancher sur ce recours alors que le temps presse puisque le collège électoral doit être convoqué avant le 8 décembre 2021.