Le député démissionnaire Michel Moawad a annoncé "une bataille existentielle face aux armes du Hezbollah"

La liste "Le Nord de la confrontation" a été officiellement lancée samedi, au cours d’un important meeting populaire, pour la circonscription Nord III (Zghorta-Becharré-Koura-Batroun). Elle représente une vaste coalition regroupant le parti Kataëb, le mouvement de l’Indépendance du député démissionnaire Michel Moawad, l’ancien député Jawad Boulos, Majd Harb (fils de l’ancien ministre et député Boutros Harb, soutenu par les Kataëb), ainsi qu’une vingtaine de groupes de la " thaoura " (le mouvement de contestation du 17 octobre 2019) et des indépendants (notamment Rachid Rahmé, Tony Mardini, Adib Abdel Massih).

Cette liste se positionne dans une logique de confrontation face au Hezbollah, aux armes illégales, à la corruption " et aux symboles de la corruption dans la circonscription du Nord III, Gebrane Bassil et Sleiman Frangié ", comme l’a précisé une source autorisée de la liste en question.

Lors de la cérémonie de lancement, Michel Moawad, a affirmé que "la confrontation dans le Nord sera transcommunautaire et transrégionale". "C’est pour cette raison que nous nous sommes unis à des groupes et forces de la révolution et de l’opposition", a-t-il dit. Et de lancer, à l’adresse des groupes de la révolution qui ont refusé de s’allier à lui : "Notre bataille n’est pas contre vous".

"Nous voulons récupérer notre argent et reconstituer notre classe moyenne, nous voulons le développement et la dignité, nous voulons construire un avenir et réussir au Liban. Mais comment ? A travers la bataille de recouvrement de notre identité, une bataille existentielle face aux armes du Hezbollah qui ne nous ressemble pas", a précisé Michel Moawad. "Ce n’est pas une simple bataille dans la circonscription du Nord III que nous menons, mais une bataille de tout le Liban, de tout Libanais qui se sent menacé dans sa souveraineté et son indépendance, de tout Libanais qui a perdu une mère, un père ou un frère, ou qui a vu sa demeure exploser, et est interdit de justice (…), de tout Libanais privé d’hospitalisation et d’électricité (…) par un système de pouvoir dont les visages au Liban-Nord sont Gebrane Bassil (chef du Courant patriotique libre) et Sleiman Frangié (chef des Marada)", a-t-il dit.

"Notre bataille n’est pas personnelle contre Gebran Bassil ou Sleiman Frangié, mais elle est nationale par excellence contre eux, notre problème étant lié à la couverture politique que ceux-là assurent au Hezbollah ", a indiqué M. Moawad qui s’était allié avec Gebran Bassil aux législatives de 2018, mais avait fini par se retirer de son groupe parlementaire pour bien marquer sa contestation face aux prises de position de M. Bassil, aux antipodes des impératifs de la souveraineté nationale.

S’adressant au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, M. Moawad a déclaré: "Notre bataille électorale vise à faire chuter et à circonscrire vos alliés".

De son côté, Majd Harb a mis l’accent sur l’importance de la bataille de recouvrement de la souveraineté du pays face aux armes du Hezbollah, sans quoi il serait vain de plancher sur les dossiers socio-économiques. "Il est facile de lancer des slogans économiques, mais lorsqu’il s’agit de résoudre un problème, force est d’en examiner les causes, et c’est ce que nous faisons aujourd’hui en adoptant le slogan de la souveraineté", a déclaré le jeune avocat.

Notons que la liste inclut, outre Michel Moawad et Majd Harb, l’ancien député de Zghorta Jawad Boulos, ainsi que Joelle Hayek, Emile Fayad, Adib Abdel Massih, Brigitte Kheir, Rachid Rahmé et Tony Mardini.