La réunion conjointe des commissions parlementaires des Finances, de l’Administration et de la Justice consacrée à l’examen du projet de loi sur le contrôle des capitaux a été reportée en raison du retrait des députés FL et du CPL.

La réunion conjointe des commissions parlementaires des Finances, de l’Administration et de la Justice, consacrée à l’examen du projet de loi sur le contrôle des capitaux, a été reportée mercredi. Les députés des Forces libanaises et du Courant patriotique libre ont refusé de poursuivre les discussions avant d’être informés de la teneur du plan global de redressement, dont une mouture jugée trop vague avait fuité la veille.

Le report de la séance a été salué par l’association " Cri des déposants " et par la coalition Mouttahidoun qui ont affirmé dans un communiqué que "les déposants et leurs avocats ont réussi à empêcher la tenue de la séance".

De fait, dès mercredi matin, des dizaines de manifestants se sont réunis devant les entrées menant au Parlement pour interdire la tenue de la séance. Ils ont exprimé leur colère face à la possibilité d’adopter cette loi, en l’absence d’un plan de réformes. Ils ont essayé d’arrêter les convois de députés, dont celui d’Élie Ferzli, qui se rendaient à la réunion. Le chauffeur de ce dernier a toutefois foncé sur les manifestants. Une personne a été légèrement blessée.

Les manifestants ont appelé tous les Libanais à descendre tous les jours dans la rue jusqu’à ce qu’ils récupèrent "l’argent bloqué dans les banques". Ils ont critiqué le manque de sérieux du gouvernement dans la gestion de la crise financière et dénoncé l’irresponsabilité des députés qui veulent imposer la loi sur le contrôle des capitaux sans avoir de plan de réformes. "C’est tout simplement du vol. Qu’ils (les politiciens) nous rendent notre argent qu’ils ont transféré à l’étranger depuis le début de la crise avec la complicité des banques", s’exclame une manifestante.

"Dire la vérité aux gens"
S’exprimant à l’issue de cette réunion, le président de la commission parlementaire des Finances, Ibrahim Kanaan, a insisté sur la nécessité de "préserver les droits des gens". "Comment peut-on parler du gel des dépôts alors qu’on ne sait pas ce qui en reste?"

"Nous sommes prêts à examiner le projet de loi sur le contrôle des capitaux après son amendement de manière à ne pas faire subir aux déposants la responsabilité du délitement de l’État, mais à la Banque du Liban, aux banques et à l’État", a-t-il insisté.

M. Kanaan a en outre appelé à "dire la vérité aux gens", soulignant que l’examen du projet de loi sur le contrôle des capitaux doit se faire dans le cadre d’une vision claire du gouvernement.

De son côté, le président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, Georges Adwan (Forces libanaises), a affirmé que l’examen de la loi sur le contrôle des capitaux doit être précédé de la mise en place d’un plan de redressement. Il a estimé que les propos tenus par le Premier ministre Najib Mikati sur la protection des déposants "ne sont pas vrais". M. Ferzli a lui aussi insisté sur la nécessité de mettre en place un plan de relance économique avant de discuter du projet de loi sur le contrôle des capitaux.