L’ONG 100% Liban, qui œuvre pour mettre en place des solutions à la crise et initier un redressement de l’économie du pays en créant une synergie entre les différents décideurs et acteurs de la société, a accueilli mercredi dans ses locaux, sous le patronage et en présence du ministre de la Santé, le Dr Firas Abiad, les principaux protagonistes du domaine de la santé.
La conférence-débat, animée par MM. Fadi Rahmé et Elias Kassab de 100% Liban, a regroupé le président de l’ordre des médecins, le Dr Charaf Abou Charaf, le président du syndicat des hôpitaux privés, M. Sleiman Haroun, la  présidente du syndicat des importateurs de matériel médical et de laboratoire, Mme Salma Assi, le secrétaire général du syndicat des pharmaciens, M. Mohammad Jaber, le président de la Fédération des syndicats des employés de banques, M. Georges El Hajj, le président et le secrétaire général de l’Association des Compagnies d’Assurances au Liban (ACAL), MM. Elie Nasnas et Jamil Harb, le responsable de la commission médicale et les membres de l’association Irada, Dr Abed el Salam Hasbini et M. Mazen Chbaro ainsi que les directeurs généraux des hôpitaux suivants : l’Hôpital Libanais de Geitaoui, le Professeur Pierre Yared,  l’Hôtel Dieu de France, M. Nassib Nasr, l’hôpital Haykal, M. Richard Haykal,  l’hôpital Ain W Zain et l’hôpital Al Jabal, Dr Zuhair Al-Imad,  l’hôpital public de Zghorta, Dr Joseph Frangieh, l’Hôpital Notre Dame de Zghorta, Mgr Estéphan Frangieh, l’Hôpital Al Sahel, M. Abdel Latif El Yawafi et les représentants de l’hôpital Notre Dame du Secours de Jbeil, Mme Etoile Matar et M. Roni Dano.
Au cours de cette rencontre, un nouveau cycle de travaux a été lancé, parallèlement à bien d’autres amorcés auparavant dans divers domaines (éducatif, artistiques…). Cette nouvelle initiative vise à identifier clairement les problèmes du secteur de la santé et les défis auxquels il est confronté pour ensuite proposer des solutions fonctionnelles et concrètes à appliquer dans un partenariat public-privé.

Fadi Rahmé, consultant, maître de conférences à l’Institut d’études politiques de Paris et membre de l’ONG 100% Liban, a souligné à Ici Beyrouth la nécessité de réfléchir ensemble sur la méthode à adopter pour résoudre les problèmes " énormes " du domaine sanitaire et d’unifier la vision d’avenir en termes de qualité, de quantité et de types de soins pour en faire bénéficier la société.
Le ministre de la Santé a, pour sa part, souligné à Ici Beyrouth l’importance de cette conférence-débat à laquelle participent des experts de différentes compétences, puisqu’elle permet d’identifier et de " diagnostiquer " les problèmes encourus par le corps médical et d’envisager, dans une étape ultérieure, les solutions adéquates. Il a ensuite énuméré trois défis auxquels fait face le secteur sanitaire. Le premier est en rapport avec les coupures de courant, les pénuries de mazout, de matériel médical et de médicaments. Le deuxième défi est lié à la classe politique au pouvoir qui cherche à assurer sa survie et reporte les solutions pour éviter la reddition des comptes. Le troisième est en rapport avec l’esprit de concurrence qui empêche le développement de solutions. Il a souligné dans ce cadre que l’on n’agira pas avec efficacité tant qu’on n’a pas envisagé la globalité de la crise.

Dr Abiad a aussi fait part de sa crainte que les traitements médicaux accordés aux patients perdent progressivement en qualité, révélant que certaines institutions internationales suggèrent au Liban d’accepter un niveau de services limités, vu la situation économique dans le pays et le taux de pauvreté. Le ministre a cependant affirmé sa volonté de maintenir la réputation du pays comme " hôpital du Moyen-Orient ".
Même son de cloche de la part de M. Haroun qui, refusant la régression, justifie sa position en rappelant que "nous sommes un peuple armé de science, de volonté et de dynamisme ".

Pour Dr Charaf Abou Charaf, le secteur privé a promu le Liban au premier rang médical dans la région du Moyen-Orient parce qu’il a fait preuve de compétence, de connaissances et surtout parce qu’il n’a pas omis de procéder à une reddition de comptes. Il a déploré les déficiences du secteur public, dues essentiellement à la corruption, au manque de compétences et à l’absence de reddition de comptes.

En outre, le Dr Abou Charaf a insisté sur la nécessité de mettre le domaine de la santé à l’abri des enjeux politiques et de se concentrer sur son développement.
Mgr Estéphan Frangieh a réclamé à l’État la mise en place de la carte de santé et a souhaité l’arrêt des décisions populistes qui contribuent à l’effondrement du secteur de la santé.
Pour sa part, M. Elie Nasnas a exprimé la volonté de continuer la lutte, en dépit des difficultés importantes et a affirmé que les Compagnies d’assurances proposeront des solutions pour faire face aux défis de l’avenir.
Les intervenants et les participants ont enfin convenu de poursuivre le dossier de la santé en concordance avec le dispositif mis en place par 100% Liban. M. Fadi Rahmé a alors confié à Ici Beyrouth que le ministre de la Santé a proposé aux experts d’entrer en contact avec l’ancien directeur général du ministère de la Santé, Dr Walid Ammar, qui élabore actuellement une vision globale de la santé au Liban " pour recentrer le débat sur ce qui peut se faire et ce qui doit se faire ", tout en tenant compte de la situation économique et d’éléments structurels liés à l’ingénierie de la santé. Le Dr Ammar sera accueilli à ce titre à 100% Liban.