Quel sens précis et quel impact peuvent avoir les images du vote de la diaspora libanaise sur l’électeur lors du scrutin législatif du 15 mai prochain ?

Vendredi 6 mai et dimanche 8, nous avons vu déferler sur nos téléviseurs des images des quatre continents de la participation des libanais de la diaspora au scrutin législatif que les libanais résidents complèteront le dimanche 15.

Point n’est besoin de s’arrêter sur le taux de participation, les pourcentages sophistiqués, ni spéculer quant à l’effet d’un tel vote sur les résultats finaux du scrutin.  Nous nous arrêterons sur l’image elle-même qui nous a été transmise durant tout le week-end.

Qu’avons-nous vu exactement comme image d’ensemble ? Et pourquoi avons-nous éprouvé une pointe de tristesse nostalgique en regardant ces queues interminables d’électeurs libanais devant les bureaux de vote dans plusieurs pays du monde ? Pourquoi ce serrement à la gorge ? Et pourquoi cette goutte de larme perlait-elle sur le bord de nos paupières ? Qu’est ce qui explique une telle émotion ? L’amour de la patrie et la fierté de l’appartenance citoyenne ne sont pas suffisamment explicatifs de notre perception si émotive de l’image. Au fond de nous-mêmes, nous savions que nous regardions, non pas un reportage sur le vote de la diaspora libanaise mais le Liban en exil, le Liban qui nous est si familier, le Liban de cette classe moyenne laborieuse qui a construit le pays et que la caste mafieuse a détruit et ruiné. Ces hommes et ces femmes, de tout âge, qui remplissaient l’image sont supposés nous côtoyer dans les rues des localités libanaises. Aujourd’hui ils ont été forcés de s’exiler, loin du goulag libanais de Hassan Nasrallah, gauleiter de la République islamique d’Iran, et Ghada Aoun, Grand Inquisiteur d’un régime chargé de couvrir le kidnapping iranien du Liban par la feuille de vigne des droits des chrétiens.

Le citoyen libanais pourra-t-il briser les chaînes qui le maintiennent prisonnier des geôliers du camp de concentration qu’est devenu son pays ? Tel est l’enjeu du scrutin législatif de dimanche 15 mai. Face à l’image du Liban en exil, honte à quiconque boycottera le scrutin. Si d’aventure, l’électeur préfère fumer son narguilé chez lui ou dans la nature au lieu de faire la queue devant le bureau de vote, qu’il se taise à tout jamais et ne se plaigne pas. Toute abstention signifie donner un blanc-seing à l’ennemi et à ses agents intérieurs.

Comment neutraliser l’ennemi intérieur et le reléguer hors-frontières ? Par le biais du suffrage universel en votant intelligemment. L’électeur doit se rendre derrière l’isoloir ayant déjà répondu aux interrogations suivantes :

1-  Qui incarne le symbole par excellence de l’ennemi intérieur dans ma circonscription de base (caza) ?

2-  A quelle communauté appartient-il ?

3-  Quel est le candidat, au sein de la même communauté, le mieux placé pour faire échouer ce symbole de l’ennemi intérieur?

Avec ces trois réponses en poche, le citoyen électeur ira derrière l’isoloir en laissant de côté ses sympathies personnelles, ses amitiés professionnelles, et surtout ses allégeances traditionnelles. Seul, face à sa conscience, il votera pour la liste qui comporte le candidat le mieux placé pour abattre le symbole de l’ennemi intérieur. Puis, il exprimera son vote préférentiel pour ce candidat particulier.

Et il attendra sagement les résultats.

Le 16 mai au matin, il saura si sa détention au goulag de Hassan Nasrallah et Ghada Aoun prendra fin ou pas. Il ira à son travail en acceptant le verdict des urnes du suffrage universel. Si un tel verdict répond à ses espérances, tant mieux. Si non, il poursuivra la lutte pour libérer son pays de l’emprise des tentacules iraniennes qui protègent, depuis plusieurs décennies, les corrupteurs et les corrompus de tout bord qui l’ont dévalisé et qui bafouent sans cesse ses droits fondamentaux et ses libertés.

Un seul mot d’ordre : VOTEZ.

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