Plusieurs personnalités libanaises ont salué samedi la mémoire de Rajeh Khoury, journaliste et analyste politique au quotidien an-Nahar, décédé vendredi des suites d’une longue maladie. Sa disparition a suscité une vive émotion dans les mondes politique, social et médiatique où les réactions consternées se sont succédé dans la journée.

An-Nahar, qui a fait part du décès de Rajeh Khoury, tard dans la nuit de vendredi, a pleuré la perte d’un de "ses piliers qui faisait partie de la génération des grands journalistes qui ont marqué le monde médiatique libanais et arabe de leur plume". Le média arabophone libanais a rendu hommage à son "militantisme en faveur de la liberté d’expression et de la vérité", ainsi qu’à "son courage à toute épreuve".

Sur son compte Twitter, l’ancien Premier ministre Saad Hariri a vu dans le décès de Rajeh Khoury "une perte pour la presse libre" et rendu hommage aussi à "sa franchise et son audace". "Il est issu de cette école de journalistes qui ont jusqu’au dernier souffle défendu les causes des Libanais, ainsi que L’État et sa souveraineté". "Les articles, les idées et les débats de Rajeh Khoury vont nous manquer", a-t-il ajouté.

"Nous avons perdu un pilier de la presse libre, une plume courageuse et un verbe percutant", a souligné l’ancien chef de gouvernement Fouad Siniora dans un communiqué, pendant que le chef des Forces libanaises Samir Geagea soulignait sur son compte Twitter, la pertinence de ses propos. "Rajeh Khoury qui représentait le droit et la vérité est parti, laissant derrière lui les mensonges vivants", a-t-il écrit en s’engageant à "poursuivre la lutte engagée par ce militant pour le droit, afin de vaincre les démons de l’obscurantisme, du mensonge et de la corruption".

Le bureau de presse des Kataëb s’est dit à son tour chagriné par la disparition d’ "une voix libre et d’un homme qui a porté dans son cœur les causes du Liban". Le PNL, le Parti démocrate libanais et l’ordre des rédacteurs, aux côtés d’un grand nombre de personnalités politiques ont tous fait part de leur consternation après la mort de Khoury.

Originaire du village de Kfeir dans le caza de Hasbaya au Liban-Sud, Rajeh Khoury a été journaliste dans plusieurs quotidiens, dont al-Hayat, al-Aamal, al-Hawadeth, al-Chark al-Awsat, ainsi qu’au Nahar dont il a dirigé le service des enquêtes avant de devenir éditorialiste. Il a aussi enseigné à la Faculté de communication de l’Université libanaise. Ses obsèques auront lieu dimanche en l’église de l’Ascension des grecs-orthodoxes à Kfar Habab. Il sera inhumé dans son village natal.