Le programme nucléaire iranien est sous le feu des projecteurs avec la reprise, ce lundi à Vienne, des discussions pour sauver l’accord de 2015, conclus entre l’ancien président iranien, Hassan Rouhani et son homologue américain, Barack Obama.

L’atmosphère semble tendue et les experts peu optimistes sur les chances de raviver cet accord, malgré les progrès effectués au mois de juin. Cependant, l’arrivée au pouvoir en Iran du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi en août 2021 a changé la donne.

Pendant plus de cinq mois, l’Iran a ignoré l’appel des Occidentaux à revenir autour de la table, tout en poursuivant le développement de son programme nucléaire. Durant cette période, Téhéran aurait franchi plusieurs lignes, portant le taux d’enrichissement d’uranium à des niveaux inédits et restreignant l’accès aux inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Cette dernière chargée de contrôler le caractère pacifique du programme nucléaire iranien a déploré la semaine dernière l’absence d’avancées sur plusieurs questions en suspens.

Cette échéance servira donc de test pour le nouveau président iranien, qui devra dévoiler ses cartes, quant à la nature de la politique menée avec la communauté internationale. En effet, il s’agira soit d’une politique basée sur un durcissement des relations internationales, soit d’une politique fondée sur la bonne foi et la volonté de coopérer. Toutefois, la conclusion d’un accord sera longue et parsemée d’embûches. Mais quelle que soit la politique adoptée, celle-ci se répercutera directement sur le Hezbollah et la scène politique libanaise.

Selon M. Ali al-Amine, rédacteur en chef du quotidien al-Janoubia, le Hezbollah, "entité faisant partie intégrante de l’Iran", serait en train de traverser "une période de crise inégalée au niveau local et international". Sur le plan local, la mainmise du "Parti de Dieu" sur l’Etat et le peuple libanais s’affaiblit de jour en jour. La preuve, les élections syndicales et estudiantines qui se sont tenues récemment, les revers subis à Tayyouné, Jouaiyya et Khaldé ont indiqué l’ampleur et le poids du mouvement d’opposition contre le parti chiite. Sur le plan international, de nombreuses défaites ont été essuyées par la branche militaire du parti, en Syrie, en Irak et au Yémen. Commentant les négociations de Vienne, M. al-Amine souligne que l’accord ne peut être dissocié de la géopolitique iranienne et du positionnement politique et stratégique de Téhéran sur le plan régional.