Le Liban, connu pour être un creuset ethnique, n’est plus en mesure de supporter le fardeau du flux des Syriens, qui a débuté avec le début de la guerre en Syrie, en 2011.
Malgré la présence importante de travailleurs syriens au Liban depuis le début des années 90, la vague de réfugiés syriens de 2011 a posé le plus grand défi à l’État libanais. Celui-ci s’est retrouvé dans l’incapacité de répondre aux besoins et exigences de survie d’un million et demi de personnes à la fois, soit environ 30% du nombre de sa population. Ce qui équivaudrait, pour la Belgique, à plus de trois millions de déplacés, pour onze millions d’habitants. L’intervention de plusieurs entités des Nations unies en vue de la création de filets de sécurité sociale n’a malheureusement pas résolu le problème.
Changement démographique
Le déplacement démographique des Syriens s’est opéré d’une manière chaotique et aléatoire sans coordination avec les autorités libanaises. Les réfugiés syriens ont essaimé dans des localités à sensibilité politique ou sectaire, loin des frontières, créant parfois des tensions et des heurts sécuritaires entre habitants et réfugiés qui se sont exacerbés avec l’infiltration d’organisations terroristes et d’extrémistes religieux. Les réfugiés syriens sont présents dans mille municipalités sur un total de 1500. Selon les statistiques des autorités locales, 85% des délits sont commis par des réfugiés syriens. Plus de 40% des détenus dans les prisons relevant de divers services de sécurité sont aussi syriens. Leur densité démographique est de 650 Syriens/km2 sachant qu’un nouveau-né sur deux est syrien.
Intégration ou implantation
L’idée de leur implantation sur le territoire national fait frémir la population de tout un pays, qui a déjà eu une douloureuse expérience avec les Palestiniens dont la présence provisoire dure depuis des décennies. Leur intégration est hors de question, si l’on scrute les positions des responsables libanais. Le Liban ploie déjà sous une crise financière et monétaire qui a dévoilé un déséquilibre structurel de son économie et ne compte pas devenir « un exportateur de migrants vers le monde ».
Le Premier ministre désigné Najib Mikati a souligné clairement que le Liban prépare un plan pour le rapatriement d’une large tranche de réfugiés syriens. Les ressortissants syriens admis à rester au Liban sont ceux qui sont détenteurs d’une résidence ou d’un permis de travail.
Droit libanais et droit international
Dans un entretien accordé à Ici Beyrouth, le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar, a estimé qu’il est crucial a priori de s’entendre avec « nos partenaires de la communauté internationale sur les caractéristiques du statut d’un réfugié syrien dans le droit international et dans le contexte des conjonctures qui prévalent au Liban et en Syrie ». « Les dispositions du droit libanais seront appliquées aux ressortissants syriens dont le statut ne correspond pas à celui d’un réfugié », relève M. Hajjar, qui ajoute, « qu’un ressortissant syrien qui travaille comme journalier pendant 360 jours ne peut être considéré comme réfugié ou ouvrier saisonnier ». « Par conséquent, il doit légaliser sa présence et celle de chaque membre de sa famille (au cas où ils l’accompagnent) dans le pays et son emploi en obtenant une résidence et un permis de travail et en payant les taxes et impôts qui s’imposent », dit-il. De même, le ressortissant syrien qui effectue des allers-retours entre le Liban et la Syrie, se déplaçant en toute liberté et sans menace pour sa vie perd le statut de réfugié parce que tout simplement il n’a plus de raison de chercher un refuge au Liban. Les raisons de craindre une répression par les autorités syriennes n’existent plus. Ce qui indique la possibilité de son retour définitif dans son pays.
Des pertes de près de 30 milliards de dollars
M.Hajjar affirme que le Liban a formulé une demande d’aide aux Nations unies qui lui permettra d’entreprendre « une opération de rapatriement dans la dignité et le respect des droits de l’homme des ressortissants syriens ». « Ce ne sera jamais une décision unilatérale, mais une décision concertée avec la communauté internationale et toutes les parties prenantes », ajoute-t-il, insistant de nouveau sur l’idée que « le Liban compte sur la communauté internationale pour son soutien afin de sauver à la fois les déplacés syriens et la communauté libanaise ». Ainsi, il l’appelle « à assurer un retour sécurisé et immédiat des déplacés syriens vers des régions pacifiées dans leur pays, à re-allouer les fonds d’aide actuels, en les affectant à l’investissement dans les infrastructures de ces régions pacifiées en Syrie, à favoriser l’accueil, dans des nations alternatives, des déplacés syriens qui ont de bonnes raisons de ne pas retourner en Syrie et à dédommager le Liban, qui a subi à ce jour des pertes évaluées à trente milliards de dollars, et ceci à travers un plan de compensation, étalé dans le temps ».
Des chiffres choquants
La société de recherches et de développement Information International a publié récemment des chiffres choquants sur la pression qu’exercent les réfugiés syriens sur les infrastructures et les ressources du Liban. Selon ces chiffres, les réfugiés syriens, près de 1,5 million, consomment par jour 400.000 paquets de pain, 350 mégawatts de production électrique et 130 millions de litres d’eau. De plus, ils occupent plus de 100.000 petits emplois dans différents secteurs d’une manière illégale.
Malgré la présence importante de travailleurs syriens au Liban depuis le début des années 90, la vague de réfugiés syriens de 2011 a posé le plus grand défi à l’État libanais. Celui-ci s’est retrouvé dans l’incapacité de répondre aux besoins et exigences de survie d’un million et demi de personnes à la fois, soit environ 30% du nombre de sa population. Ce qui équivaudrait, pour la Belgique, à plus de trois millions de déplacés, pour onze millions d’habitants. L’intervention de plusieurs entités des Nations unies en vue de la création de filets de sécurité sociale n’a malheureusement pas résolu le problème.
Changement démographique
Le déplacement démographique des Syriens s’est opéré d’une manière chaotique et aléatoire sans coordination avec les autorités libanaises. Les réfugiés syriens ont essaimé dans des localités à sensibilité politique ou sectaire, loin des frontières, créant parfois des tensions et des heurts sécuritaires entre habitants et réfugiés qui se sont exacerbés avec l’infiltration d’organisations terroristes et d’extrémistes religieux. Les réfugiés syriens sont présents dans mille municipalités sur un total de 1500. Selon les statistiques des autorités locales, 85% des délits sont commis par des réfugiés syriens. Plus de 40% des détenus dans les prisons relevant de divers services de sécurité sont aussi syriens. Leur densité démographique est de 650 Syriens/km2 sachant qu’un nouveau-né sur deux est syrien.
Intégration ou implantation
L’idée de leur implantation sur le territoire national fait frémir la population de tout un pays, qui a déjà eu une douloureuse expérience avec les Palestiniens dont la présence provisoire dure depuis des décennies. Leur intégration est hors de question, si l’on scrute les positions des responsables libanais. Le Liban ploie déjà sous une crise financière et monétaire qui a dévoilé un déséquilibre structurel de son économie et ne compte pas devenir « un exportateur de migrants vers le monde ».
Le Premier ministre désigné Najib Mikati a souligné clairement que le Liban prépare un plan pour le rapatriement d’une large tranche de réfugiés syriens. Les ressortissants syriens admis à rester au Liban sont ceux qui sont détenteurs d’une résidence ou d’un permis de travail.
Droit libanais et droit international
Dans un entretien accordé à Ici Beyrouth, le ministre sortant des Affaires sociales, Hector Hajjar, a estimé qu’il est crucial a priori de s’entendre avec « nos partenaires de la communauté internationale sur les caractéristiques du statut d’un réfugié syrien dans le droit international et dans le contexte des conjonctures qui prévalent au Liban et en Syrie ». « Les dispositions du droit libanais seront appliquées aux ressortissants syriens dont le statut ne correspond pas à celui d’un réfugié », relève M. Hajjar, qui ajoute, « qu’un ressortissant syrien qui travaille comme journalier pendant 360 jours ne peut être considéré comme réfugié ou ouvrier saisonnier ». « Par conséquent, il doit légaliser sa présence et celle de chaque membre de sa famille (au cas où ils l’accompagnent) dans le pays et son emploi en obtenant une résidence et un permis de travail et en payant les taxes et impôts qui s’imposent », dit-il. De même, le ressortissant syrien qui effectue des allers-retours entre le Liban et la Syrie, se déplaçant en toute liberté et sans menace pour sa vie perd le statut de réfugié parce que tout simplement il n’a plus de raison de chercher un refuge au Liban. Les raisons de craindre une répression par les autorités syriennes n’existent plus. Ce qui indique la possibilité de son retour définitif dans son pays.
Des pertes de près de 30 milliards de dollars
M.Hajjar affirme que le Liban a formulé une demande d’aide aux Nations unies qui lui permettra d’entreprendre « une opération de rapatriement dans la dignité et le respect des droits de l’homme des ressortissants syriens ». « Ce ne sera jamais une décision unilatérale, mais une décision concertée avec la communauté internationale et toutes les parties prenantes », ajoute-t-il, insistant de nouveau sur l’idée que « le Liban compte sur la communauté internationale pour son soutien afin de sauver à la fois les déplacés syriens et la communauté libanaise ». Ainsi, il l’appelle « à assurer un retour sécurisé et immédiat des déplacés syriens vers des régions pacifiées dans leur pays, à re-allouer les fonds d’aide actuels, en les affectant à l’investissement dans les infrastructures de ces régions pacifiées en Syrie, à favoriser l’accueil, dans des nations alternatives, des déplacés syriens qui ont de bonnes raisons de ne pas retourner en Syrie et à dédommager le Liban, qui a subi à ce jour des pertes évaluées à trente milliards de dollars, et ceci à travers un plan de compensation, étalé dans le temps ».
Des chiffres choquants
La société de recherches et de développement Information International a publié récemment des chiffres choquants sur la pression qu’exercent les réfugiés syriens sur les infrastructures et les ressources du Liban. Selon ces chiffres, les réfugiés syriens, près de 1,5 million, consomment par jour 400.000 paquets de pain, 350 mégawatts de production électrique et 130 millions de litres d’eau. De plus, ils occupent plus de 100.000 petits emplois dans différents secteurs d’une manière illégale.
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