Deux magistrats et un enquêteur français se sont rendus samedi à Tokyo où ils doivent mener des interrogatoires dans l’enquête instruite en France contre Carlos Ghosn, l’ex-patron de l’alliance Renault Nissan.

Visé par un mandat d’arrêt de la justice française, M. Ghosn est soupçonné d’avoir mis au point, entre 2012 et 2017, un schéma de blanchiment en bande organisée et de corruption, avec quatre responsables du distributeur automobile omanais Suhail Bahwan Automobiles (SBA). M. Ghosn conteste ces accusations.

Les deux magistrats de Nanterre et l’enquêteur de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) s’intéressent à d’importants flux financiers considérés comme suspects. Ils doivent rester à Tokyo jusqu’à vendredi pour y mener des interrogatoires, a confirmé le parquet de Nanterre. L’objectif est de savoir si ces personnes interrogées étaient " informées " de ces flux, voire les avaient " validés ", selon le parquet.

Selon une source proche de l’enquête, Carlos Ghosn est soupçonné d’avoir ordonné le versement de primes de Renault au distributeur SBA, " maquillées par un certain nombre d’écritures comptables tels que des bonus, des reprises sur stock ", et dont une partie était ensuite envoyée à des sociétés écrans appartenant à l’entourage de Carlos Ghosn.

Ouverte en février 2020, l’information judiciaire, dans laquelle Renault s’est constituée partie civile, a donné lieu le 21 avril à l’émission d’un mandat d’arrêt international contre Carlos Ghosn pour corruption passive, abus de biens sociaux, abus de confiance et blanchiment en bande organisée entre 2012 et 2017.

L’ancien magnat de l’automobile, âgé de 68 ans, est également visé par un mandat d’arrêt de la justice japonaise, pays où il devait être jugé pour malversations financières avant sa fuite fin 2019 pour le Liban.

AFP