Les familles des détenus dans le cadre de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth se sont entretenus le jeudi 7 juillet avec le ministre sortant de la Justice Henry Khoury pour réclamer la libération de leurs proches emprisonnés depuis deux ans et toujours dans l’attente de leur jugement.

Le ministre sortant de la Justice Henry Khoury a reçu le jeudi 7 juillet les familles des détenus dans le cadre de l’enquête sur l’explosion au port de Beyrouth. Suite à un sit-in organisé devant le Palais de Justice, les familles ont demandé à s’entretenir avec M. Khoury qui les a reçues quelques heures plus tard.

Rappelons que le 4 août 2020, une double explosion a eu lieu au port de Beyrouth dévastant plusieurs quartiers de la capitale et faisant plus de 200 tués et 6000 blessés. Suite à l’ouverture d’une enquête locale, des employés du port de Beyrouth suspectés dans l’affaire ont été arrêtés, parfois même sans que les enquêteurs aient recueilli assez de preuves de leur culpabilité. Deux ans plus tard, l’enquête est suspendue depuis octobre 2021 et les suspects sont toujours emprisonnés dans l’attente de leur jugement.

Dans ce contexte, les familles des détenus ont réclamé " la libération des proches après environ deux ans de détention sans procès ". De son côté, le ministre sortant de la Justice Henry Khoury s’est contenté vaguement de faire état d’un " projet global concernant l’enquête de l’explosion au port de Beyrouth qui a été élaboré étant donné qu’il s’agit d’une affaire sans précédent de par son ampleur et les dégâts qu’elle a causés " sans donner davantage de détails.

M. Khoury a insisté sur la nécessité de " la création d’une chambre de mise en accusation qui serait votée au Parlement en vue d’accélérer les décisions prises par l’ancien juge d’instruction Fadi Sawan et son successeur en charge de l’affaire Tarek Bitar ", jetant quelque peu la balle dans le camp des parlementaires. D’abord nommé pour se charger de l’enquête concernant l’explosion du port, Fadi Sawan avait présenté sa démission, transférant ainsi l’affaire au juge Tarek Bitar qui a rencontré par la suite de nombreuses difficultés.

De son côté, Bilal Abdallah, député du Parti socialiste progressiste, a plaidé en faveur de la cause des détenus et a considéré que " bien que des innocents ont été tués et que des familles attendent le verdict, des innocents sont aussi derrière les barreaux depuis deux ans sans jugement en vue ". Sa déclaration s’est notamment attardée sur la personne de Hani Hajj Shehade, " un fonctionnaire honnête et très compétent ", a-t-il souligné tout en réclamant sa " libération immédiate ".