Le Hezbollah semble avoir opté pour l’escalade, dans l’affaire des négociations indirectes avec Israël au sujet de la délimitation de la frontière maritime sud, qui sont pourtant du seul ressort des autorités libanaises. Du moins tant que le président américain, Joe Biden, se trouve dans la région, dans le cadre d’une tournée qui l’a déjà mené en Israël et en Arabie saoudite.

Après le secrétaire général de la formation pro-iranienne, Hassan Nasrallah, mercredi, c’était hier au tour du chef de son bloc parlementaire, Mohammad Raad, de se faire menaçant. "Nous ne souhaitons pas la guerre, mais nous y sommes préparés et nous nous tenons prêts" à nous y engager, a-t-il averti au cours d’un meeting funèbre dans le village de Adchit au Liban-sud.

M. Raad, qui abordait le dossier des pourparlers avec Israël, a mis en garde ce dernier contre les conséquences d’une agression ciblant le pays et défendu "le droit absolu du Liban à exploiter le gaz qui se trouve dans sa Zone économique exclusive". "Lorsque nous faisons référence à l’option d’une guerre qui nous permet de vivre en toute dignité, sans mendier quoi que ce soit à qui que ce soit, nous montrons par là que nous sommes libres. C’est aussi pour que les autres sachent avec qui ils traitent", a-t-il ajouté.

M. Raad a insisté sur le fait que des concessions sont "hors de question", qu’il s’agisse de la prospection gazière dans la ZEE libanaise ou de la délimitation de la frontière maritime. "C’est nous qui en décidons", a-t-il lancé, alors que Hassan Nasrallah avait été largement critiqué dans les milieux politiques souverainistes pour s’être substitué à l’Etat en se prononçant au sujet des négociations avec Israël et en brandissant la menace d’une guerre. "Nous nous tenons aux côtés de chaque personne loyale au sein de l’Etat, afin de préserver la dignité de notre pays et de ses fils, toutes appartenances communautaires et régionales confondues, même ceux qui n’ont pas la bonne appréciation de la situation et qui ne la comprennent pas".