Membre de la commission parlementaire des Finances et du Budget et du bloc parlementaire du PSP, le député Raji El Saad a appelé le gouvernement à " envoyer le plan complet de redressement financier et économique à la Chambre, associé des projets de budget 2022 et 2023 ", stigmatisant des tentatives " frauduleuses " de l’Exécutif de faire passer des lois au Parlement en dehors du cadre de ce plan.

Le député Raji El Saad a critiqué dans un communiqué dimanche le maintien de pratiques politiques responsables en grande partie de la crise dans laquelle le pays est plongé.

M. Saad, membre de la commission parlementaire des Finances et du Budget et du bloc parlementaire du PSP, a fait dans ce cadre une série de commentaires critiques au sujet du travail mené par le gouvernement démissionnaire, lui reprochant de " faire passer subrepticement au Parlement " une série de projets de loi qui doivent normalement faire l’objet d’un plan complémentaire de redressement.

" Un règlement radical de nos problèmes financiers et économiques doit avoir pour point de départ deux règles : mettre fin à l’hémorragie continue des ressources (financières) de l’État, ce qui commande une série de mesures de réformes structurelles radicales et urgentes dans les secteurs connus pour être une source de gaspillage ", a-t-il affirmé, citant en particulier l’électricité, le contrôle des frontières, l’Administration et la fonction publique, plombées par une pléthore de fonctionnaires. Il a en outre préconisé un " arrêt immédiat de toutes formes de subventions qui drainent ce qui reste comme réserves à la Banque centrale et vont directement dans les poches de mafias ".

La deuxième règle consiste, a poursuivi M. Saad à " assurer le retour des flux de devises de l’extérieur vers le Liban, en redynamisant l’économie dans la perspective d’une hausse du taux de croissance et en rétablissant les relations privilégiées du Liban avec la communauté internationale, notamment les pays arabes et du Golfe ". " Ceci, a-t-il souligné, va garantir le retour du tourisme et des investissements arabes et rouvrir les marchés extérieurs devant les marchandises libanaises, mais commande au préalable, une décision politique ferme pour mettre fin aux pratiques du Hezbollah, notamment ses attaques constantes contre les pays du Golfe et son implication dans les guerres de la région ".

S’attardant plus particulièrement sur la façon de faire du gouvernement, Raji El Saad a relevé que son comportement avec le Parlement et notamment la commission des Finances et du Budget " trahit une implication du cabinet ou du moins de certains de ses membres, principalement le vice-Premier ministre (Saadé Chami) dans des agendas inacceptables qui n’ont rien à voir avec les intérêts libanais ". " Aussi, a-t-il martelé, nous insistons pour que le gouvernement envoie son plan complet de redressement économique et financier, lequel doit comporter toutes les réformes requises, ainsi que les deux budgets de l’État pour 2022 -qui attend toujours d’être approuvé- et 2023 qu’on aurait dû commencer à examiner en mai dernier ".

" Il n’est plus permis dorénavant que les mêmes comportements se poursuivent et qu’on essaie de tromper le Parlement en faisant passer de manière fragmentée et douteuse des projets de loi disparates, en l’absence d’un budget détaillant le plan de l’État, et ce au détriment de l’intérêt supérieur libanais, rien que pour répondre à des demandes étrangères ", a encore dit le député en référence notamment au plan du FMI et au fait que le gouvernement est en voie de l’appliquer de manière sélective.

Le parlementaire a insisté sur le fait que les réformes envisagées, " qu’il s’agisse de lois ou de mesures nécessaires à prendre, doivent s’inscrire dans le cadre d’une vision globale dont le budget de l’Etat devra se faire l’écho (….) ce qui permettra aux députés élus d’exercer leur mission de contrôle et de demander des comptes au gouvernement, tout en légiférant ".

Il a souligné dans le même contexte qu’il n’est pas possible de " se taire sur les tentatives de faire passer frauduleusement des lois au Parlement ". " Nous refusons que le taux de change de la livre soit fixé sans critères et sans plan financier complémentaire ou que des lois soient envoyées au Parlement sans plan et avant le vote des budgets qui doivent jeter les bases des réformes à mener et montrer la vision sur laquelle repose le plan de redressement à court, moyen et long terme ", a conclu Raji El Saad.